mardi 12 février 2013

Le Reverse Factoring : un outil de trésorerie



L’affacturage classique est bien connu : le fournisseur F apporte à sa banque les factures de ses clients C1, C2, C3 … pour se les faire financer immédiatement. L’affacturage inversé (reverse factoring) c’est l’inverse. Le client C1 apporte les factures de ses fournisseurs F1, F2, F3 … à sa banque pour qu’elle règle les fournisseurs immédiatement. Comment cela fonctionne et quel en est l’intérêt ?


Le fonctionnement est finalement assez simple. Il implique 3 parties prenantes. Le donneur d’ordre (C1), le financier (la banque), et les fournisseurs (F1, F2 …). Le donneur d’ordre passe un contrat avec sa banque par lequel il demande à sa banque de payer immédiatement les factures de ses fournisseurs, moyennant une commission . Le fournisseur reçoit sous quelques jours, le règlement de sa facture moins l’escompte pour paiement comptant. Le banquier paie le fournisseur et reçoit sa rémunération de l’escompte dont il peut éventuellement rétrocéder une part au donneur d’ordre. Il est payé par le client.

Ce type de contrat est mis en place pour des clients (C1) qui représentent de gros volume d’achats (au moins 100 M€) avec une bonne santé financière. Le risque du banquier ne repose que sur un interlocuteur (C1), qui est une bonne signature. Il peut donc accorder de meilleurs taux que dans le cas du factoring classique où il doit évaluer le risque de chacun des clients. 

Ce type de contrat fonctionne bien dans des environnements fortement dématérialisés. A l’origine il a été développé par la distribution qui a des systèmes d’EDI (échanges de données informatiques) très bien structurés. Il faut pour le moins que les factures soient dématérialisées. 

L’intérêt de ce système c’est :
  • Pour le client (donneur d’ordre), de centraliser ses paiements (c’est la banque qui paie), de pouvoir éventuellement bénéficier d’une commission, d’aider ses fournisseurs. Ce dernier point, dans une période de trésorerie tendue comme aujourd’hui, permet au client d’apporter un soutien à des fournisseurs qui sont stratégiques pour lui
  • Pour le fournisseur, il se fait payer tout de suite, ce qui améliore sa trésorerie, et pour un coût souvent beaucoup plus faible que s’il devait lui-même bénéficier d’une ligne de trésorerie
  • Pour la banque, il finance avec un risque beaucoup plus contrôlé, car il n’a qu’un seul interlocuteur, contrairement au factoring classique. Il est bien entendu rémunéré
Dans cette période de crise, où les délais de trésorerie se tendent, il est intéressant d’analyser son portefeuille de clients. Il s’agit de vérifier si un de ses clients n’est pas susceptible d’avoir mis en place un reverse factoring. Dans ce cas il faut essayer d’en bénéficier. Sinon, il ne faut pas hésiter à suggérer à ses clients de mettre en place ce mode de financement. Pourquoi ne pas le faire rentrer dans la négociation commerciale ? 

Pour aller plus loin :
 

Michel Pivot (12 février 2013)


3 commentaires:

  1. C'est vrai que l'affacturage inversé est bien meilleur que l'affacturage classique du fait que les fournisseurs réalisent des économies dans l'opération. Le seul soucis est la mise en place de système.

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  2. L’affacturage est aussi une outil moderne et souple aux services d’entreprise pour ceux qui ont besoin de financement en faisant face à ses besoins de trésorerie et d’être accompagnée dans toutes ses phases de développement

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  3. Merci pour cet article riche en information.

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