Vous
avez mis vos achats sous contrôle, ce qui vous permet de maîtriser ce qui est
acheté. Vous savez donc comment se répartissent vos dépenses. Vous pouvez donc
agir en connaissance de cause. Il est certain qu’un moyen pour améliorer sa
trésorerie est de dépenser moins. Dans ce cadre vous pouvez utiliser les
services d’un « cost killer », appelons cela en français un « réducteur
de coûts ». Voyons ce qu'il fait, où l’utiliser et quels pièges éviter:
Le
réducteur de coûts est une société où une personne qui se propose d’examiner vos
postes de charges. Après examen, il vous propose des solutions pour réduire vos
dépenses. Il va se rémunérer sur l’économie qu’il génère en prenant une
commission correspondant à une quote-part de celle-ci. Il existe de nombreuses
sociétés qui proposent ce type de services. Vous en trouverez beaucoup sur
Internet.
En
théorie, cela peut s’appliquer à tous les postes de charges, que cela soit les
fournisseurs traditionnels, les frais de déplacement, les charges sociales ou les
impôts. Ceci étant, comme cela a été dit dans l’article « Les
Fournisseurs une clef à ne pas négliger », tous les fournisseurs ne
doivent pas être traités de la même façon. Certains de vos fournisseurs sont
stratégiques, car ils contribuent à la qualité de vos produits. Ils sont autant
des partenaires que des fournisseurs. La logique de matraquage sur les coûts ne
leur est pas forcément applicable. D’autres, comme les charges sociales ou les
impôts, ne contribuent en aucune façon à votre production. Il est certain que
diminuer ces postes, dégagera du cash qui pourra mieux être utilisé ailleurs. Le
recours à un réducteur de coûts est également intéressant pour tous les achats
techniques comme les prestations informatiques, les télécommunications, le coût
des flottes de véhicules, etc. … Vous voyez, le champ peut être assez large.
Utiliser
un cost killer nécessite un certain nombre de précautions. Tout d’abord, il
vous faut absolument un contrat qui détaillera la nature de la prestation, le
mode de rémunération et en particulier son taux. La situation de référence doit
également être très bien définie, ainsi que la façon dont la situation de
clôture sera établie. Ces deux points vous donnent la base sur laquelle le taux
sera appliqué, c’est pour cela qu’il faut que cela soit très clair, transparent
et contrôlable. Un autre élément essentiel est la durée sur laquelle la
commission sera prélevée. Cela concerne-t-il les économies d’un an ou deux ?
Au-delà, cela serait probablement exagéré.
Pour
tout ce qui est relatif à l’Etat, en particulier charges sociales et impôts, il
faut être particulièrement attentif au risque de redressement. Comme votre
prestataire est rémunéré sur l’économie, il peut avoir tendance à pousser l’exercice
un peu trop loin. Cela implique de votre part une double vigilance : d’abord
prendre un expert qui maîtrise la problématique à traiter, et connaît votre
secteur. Ensuite, prendre des garanties dans le contrat en cas de redressement,
avec a minima : un soutien de l’expert lors du contrôle et des recours, un
remboursement des honoraires perçus indûment
en cas de redressement. Cela signifie que vous devez avoir en face de vous un
prestataire relativement solide et de bonne renommée.
Le
cost killer est une solution qui doit être envisagée. Comme tout prestataire, il
doit faire l’objet d’un contrat et d’une mise en concurrence. Il doit être
suivi et accompagné, à la fois pour récupérer en interne de la compétence, pour
éviter des grosses erreurs et pour évaluer la qualité des réductions. Ce type
de société qui se rémunère sur l’économie générée ne travaillera pas pour les
TPE ou les petites PME, sauf exception. Il faut, en effet, un certain volume d’affaires
pour que les honoraires couvrent le travail fourni.
Michel
Pivot (18 mars 2014)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire