mardi 23 août 2016

Les banques ne peuvent pas tout

Notre première idée quand nous cherchons un moyen de financement, c’est de nous tourner vers les banques. Nous pensons qu’elles peuvent, et même doivent nous financer. Malheureusement, nous savons tous que les banques ne financent pas systématiquement. Alors nous râlons et pestons contre elles. Cela nous fait du bien, mais ne nous avance pas. Il est plus intéressant de comprendre quels sont les ressorts de leurs comportements. Sans prétendre tout expliquer, voici quelques explications: …

Les banquiers sont des commerçants, mais qui travaillent avec un produit qui pour l’essentiel ne leur appartient pas : l’argent. Ils vous prêtent de l’argent qu’ils empruntent eux-mêmes soit à ceux qui déposent leurs fonds, soit sur les marchés financiers. Ils doivent donc toujours être en mesure de rembourser leurs créanciers. C’est leur crédibilité qui est en cause. Les banques sont d’ailleurs notées par des établissements spécialisés comme Standard and Poor’s, Moody’s … Plus la note est bonne, plus il est facile pour elle de se financer à un coût faible. Un faible taux de financement leur permettra de meilleures marges. 

Les banquiers doivent donc faire des affaires, mais en même temps être suffisamment prudents pour pouvoir toujours faire face à leurs obligations. A cela se greffe une législation spécifique avec des accords internationaux qui viennent poser des contraintes spécifiques. Dans le cas des banques, il s’agit des accords Bâle 3 qui ont été établis après la crise de 2008, et qui renforcent les accords précédents de Bâle 2 et Bâle 1. Sans rentrer dans le détail de ces accords, il faut savoir que notamment ils imposent des contraintes de fonds propres plus importantes. Cela signifie que les banques doivent disposer de plus de ressources propres et faire moins appel aux marchés.
Ces contraintes de fonds propres dépendent de la nature de l’argent prêté par le banquier. Plus le prêt est considéré comme sécurisé, moins la banque a besoin de fonds propres pour assurer le prêt. Cela signifie que la banque avec les mêmes fonds propres pourra prêter plus d’argent et donc potentiellement faire plus de bénéfice. De façon simpliste, un prêt moyen terme garanti par un bien matériel est plus sécurisé qu’un prêt court terme garanti par des factures (affacturage), qui lui-même est plus sécurisé qu’un découvert qui n’a pas de garantie. 

Enfin, la banque est une entreprise comme une autre avec des actionnaires qui prennent des risques et souhaitent des dividendes, des salariés qui veulent être rémunérés, des fournisseurs …  

Le banquier évolue donc dans cet ensemble de contraintes qu’il doit essayer d’optimiser. Son objectif n’est pas une opération de bienfaisance. Il doit prêter de l’argent de la meilleure façon possible, pour satisfaire toutes ces contraintes. Si une entreprise qui souhaite être financée, ne remplit pas les critères nécessaires, la banque ne prêtera pas, même si elle sait parfaitement que cela mettre cette entreprise en grande difficulté. Cela peut-être dramatique pour cette entreprise, mais la banque doit veiller à sa propre santé financière. Toutefois, il existe d’autres sources de financement que nous verrons dans les prochaines semaines.

 

 

Michel Pivot (23 août 2016)
DAF Evolution
 

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