Notre
première idée quand nous cherchons un moyen de financement, c’est de nous tourner vers les banques. Nous
pensons qu’elles peuvent, et même doivent nous financer. Malheureusement, nous savons tous que les banques ne financent
pas systématiquement. Alors nous râlons et pestons contre elles. Cela nous
fait du bien, mais ne nous avance pas. Il est plus intéressant de comprendre quels sont les ressorts de leurs
comportements. Sans prétendre tout expliquer, voici quelques explications: …
Les banquiers sont des commerçants, mais
qui travaillent avec un produit qui pour l’essentiel ne leur appartient
pas : l’argent. Ils vous prêtent de
l’argent qu’ils empruntent eux-mêmes soit à ceux qui déposent leurs fonds, soit
sur les marchés financiers. Ils doivent donc toujours être en mesure de
rembourser leurs créanciers. C’est leur crédibilité qui est en cause. Les banques sont d’ailleurs notées par des
établissements spécialisés comme Standard and Poor’s, Moody’s … Plus la
note est bonne, plus il est facile pour elle de se financer à un coût faible.
Un faible taux de financement leur permettra de meilleures marges.
Les
banquiers doivent donc faire des affaires, mais en même temps être suffisamment
prudents pour pouvoir toujours faire face à leurs obligations. A cela se greffe
une législation spécifique avec des
accords internationaux qui viennent poser des contraintes spécifiques. Dans
le cas des banques, il s’agit des
accords Bâle 3 qui ont été établis après la crise de 2008, et qui
renforcent les accords précédents de Bâle 2 et Bâle 1. Sans rentrer dans le
détail de ces accords, il faut savoir que notamment ils imposent des contraintes de fonds propres plus importantes.
Cela signifie que les banques doivent disposer de plus de ressources propres et
faire moins appel aux marchés.
Ces contraintes de fonds propres dépendent
de la nature de l’argent prêté par le
banquier. Plus le prêt est considéré
comme sécurisé, moins la banque a besoin de fonds propres pour assurer le
prêt. Cela signifie que la banque avec
les mêmes fonds propres pourra prêter plus d’argent et donc potentiellement
faire plus de bénéfice. De façon simpliste, un prêt moyen terme garanti par
un bien matériel est plus sécurisé qu’un prêt court terme garanti par des
factures (affacturage), qui lui-même est plus sécurisé qu’un découvert qui n’a
pas de garantie.
Enfin, la banque est une entreprise comme
une autre avec des actionnaires qui
prennent des risques et souhaitent des dividendes, des salariés qui veulent
être rémunérés, des fournisseurs …
Le
banquier évolue donc dans cet ensemble de contraintes qu’il doit essayer
d’optimiser. Son objectif n’est pas une
opération de bienfaisance. Il doit prêter de l’argent de la meilleure façon
possible, pour satisfaire toutes ces contraintes. Si une entreprise qui
souhaite être financée, ne remplit pas les critères nécessaires, la banque ne
prêtera pas, même si elle sait parfaitement que cela mettre cette entreprise en
grande difficulté. Cela peut-être dramatique pour cette entreprise, mais la
banque doit veiller à sa propre santé financière. Toutefois, il existe d’autres sources de financement que nous verrons
dans les prochaines semaines.
Michel
Pivot (23 août 2016)
DAF Evolution
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