mardi 12 mars 2013

Le poisson pourrit toujours par la tête

Le poisson pourrit toujours par la tête, est une citation bien connue de Mao. En d’autres termes, le plus grand risque pour une organisation est d’avoir un mauvais chef. Cela s’applique bien entendu au monde de l’entreprise, à commencer par le dirigeant, mais cela s’applique d’une façon générale à tous ceux qui ont en charge une équipe. La question est donc qu’est ce qui fait un bon dirigeant ?



C’est une vaste question, à laquelle il est difficile de répondre de façon simple. Nous devons tous puiser dans notre vécu à la fois en tant que dirigeant (au sens large du terme) et en tant que dirigé. Aucune personne n’a toutes les qualités, et nos qualités s’expriment de façons différentes, selon les environnements dans lesquels nous nous trouvons. Ceci étant pour bien diriger les qualités suivantes semblent importantes :
  • L’écoute : on peut donner beaucoup de nom à cela : l’empathie, l’ouverture sur les autres, mais au fond cela se résume à écouter et à entendre ce que disent les membres de l’équipe. Cela part du principe que tous les membres d’une équipe sont aussi importants, même si leurs rôles sont différents.
  • Le respect : certains chefs (dont les dictateurs comme Mao) basent leur autorité sur la force, la peur, voire la terreur. Mais même si cela donne l’impression que cela marche, ce n’est pas viable. Le ciment d’une équipe c’est le respect. Il commence par le dirigeant envers son équipe. C’est parce qu’il respecte ses membres que lui-même est respecté. C’est ce respect mutuel qui doit être impulsé par le dirigeant et construit au sein de l’équipe que l’on arrive à avoir une équipe soudée. C’est ce respect qui permet l’écoute.
  • La bienveillance : bienveillance ne signifie pas faiblesse. Cela veut dire que l’approche des membres de l’équipe est faite de façon constructive. Tout peut être dit, même des bêtises, car rien ne sera sujet de moquerie. L’objectif est de libérer l’esprit créatif de chacun, de faciliter l’expression de tous, de permettre à l’équipe de se construire et de se développer. Le corollaire de la bienveillance c’est le droit à l’erreur
  • L’équité : la vie d’une équipe n’est pas un long fleuve tranquille. Le rôle du dirigeant est de piloter l’embarcation dans les eaux calmes et dans les eaux troubles. Il doit toujours gérer son équipe avec équité. Cela signifie que les décisions qu’il prend, notamment par rapport à l’équipe doivent être perçues comme justes. Pour cela il doit expliquer les raisons. Par de tour d’ivoire, mais de la transparence, c’est la base de l’équité qui permet à l’équipe de passer les crises.
  • La décision : le dirigeant doit savoir décider, ce qui veut dire avoir la capacité à prendre des risques. Le principe même d’un choix c’est que l’on peut se tromper. Il doit cependant décider de se qui est de son ressort. Dans une équipe, chaque membre a son autonomie, et donc sa propre sphère de décision. Le dirigeant ne doit pas interférer dans les sphères des autres membres. Il doit au contraire les encourager à prendre les décisions qui sont de leur domaine.
  • La capacité à s’avoir s’entourer : aucun de nous avons toutes les qualités. Le reconnaître c’est le premier pas pour construire autour de nous une équipe complémentaire. Savoir choisir des personnes qui sauront s’intégrer dans l’équipe en apportant leurs différences, est une qualité essentielle. A noter toutefois qu’il est rare de pouvoir constituer une équipe ex nihilo, et que souvent il faut faire avec l’équipe que l’on a. L’inverse est également vrai, l’équipe doit faire avec son dirigeant.
 
La liste des qualités peut être longue. Chacun d’entre nous avons notre propre vision des choses. Dans cette liste, il n’y a aucune compétence technique. Il est vrai que le dirigeant doit être reconnu en tant que bon professionnel de son domaine, mais cela n’est absolument pas suffisant pour diriger. Ce qui fait un bon dirigeant ce sont ces qualités humaines, et c’est pour cela que c’est si difficile. La base est peut-être tout simplement l’humilité : ni au-dessus, ni en-dessous. Qu’en pensez-vous ? 
 

Michel Pivot (12 mars 2013)

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