Il
est étonnant de voir comment le mot d’audit fait peur dans les entreprises. J’ai
même vu le cas où il m’a été demandé d’utiliser un autre mot. Pourtant si on
remonte à la source latine du mot: auditus, il s’agit d’écoute. L’auditeur est d’abord celui qui écoute.
Il est clair que l’écoute est une des composantes de ce métier, mais qu’est-ce qui est fait que l’audit sera un
succès. Voyons cela :
Tout
d’abord, il ne s’agit pas de n’importe quelle écoute. Il s’agit d’une écoute active, sans jugement préconçu.
L’auditeur est d’abord là pour collecter des informations. Elles doivent être
les plus objectives possible. Cela signifie qu’il faut les étayer de faits concrets permettant de les confirmer ou de les
infirmer. Il ne s’agit pas ici de démontrer que l’on nous raconte des
histoires, mais de vérifier que ce qui est dit correspond à la réalité concrète
des choses et pas à des décisions qui ont pu être prises et ne jamais être mises
en place.
En
règle générale, l’audit n’est pas là
pour juger d’une personne, l’audit est là pour comprendre comment un processus
fonctionne réellement. Il s’agit d’abord de faits.
Mais
l’audit ne s’arrête pas là. Il va prendre toute son utilité quand une analyse
qualitative sera conduite sur la base de ces faits. Constater c’est bien, mais en tirer des conclusions sur les forces
et les faiblesses c’est beaucoup mieux.
Pour cela, il faut d’abord comprendre l’objectif de ce que le processus
souhaite atteindre. En d’autres termes, il faut savoir où on souhaite aller. Il
est alors possible d’évaluer si la route choisie par l’entreprise pour
atteindre ce but est pertinente.
Il
est donc nécessaire que l’auditeur ait plusieurs types de qualités. D’abord une
écoute attentive et une qualité de questionnement pertinente. Il doit avoir un
profond respect des interlocuteurs ce qui n’empêche pas d’aller au fond des
choses. Il est indispensable également
qu’il ait un référentiel. L’audit n’est pertinent que si l’auditeur a de l’expérience
sur un domaine. Pour ma part, je fais beaucoup d’audit de poste client, j’ai
ainsi vu beaucoup d’entreprises et beaucoup de pratiques différentes. Ce
référentiel sert lors de mes audits pour mesurer ce qui est fait par rapport à
ce qui pourrait l’être.
L’audit
n’est pas simplement de donner une opinion étayée sur ce qui est fait, c’est également de faire des propositions
sur ce qui pourrait être fait pour améliorer les points faibles et
renforcer les points forts. Ici encore, il ne s’agit pas de juger les
personnes, même si ces personnes ont bien entendu un rôle. Il s’agit de faire
des propositions concrètes pour permettre à l’entreprise d’avancer sur son
problème.
L’audit
est donc un des outils qui est à la disposition des entreprises pour analyser
une situation et prendre des décisions. Elle doit être conduite par un auditeur
expérimenté, disposant d’un référentiel. L’auditeur doit être objectif et doit
appuyer tous ces constats sur des faits concrets, vérifiés et avérés. Il doit
avoir un grand sens de la communication et un profond respect pour ceux qu’il
va auditer. Son indépendance, son
expérience, sa capacité d’écoute, d’analyse et de synthèse lui permettront de
faire une photographie exacte de la situation et de proposer des solutions
pertinentes.
Michel
Pivot (23 juin 2015)
DAF Evolution
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire