mardi 23 juin 2015

L'audit: les conditions du succès

Il est étonnant de voir comment le mot d’audit fait peur dans les entreprises. J’ai même vu le cas où il m’a été demandé d’utiliser un autre mot. Pourtant si on remonte à la source latine du mot: auditus, il s’agit d’écoute. L’auditeur est d’abord celui qui écoute. Il est clair que l’écoute est une des composantes de ce métier, mais qu’est-ce qui est fait que l’audit sera un succès. Voyons cela :

Tout d’abord, il ne s’agit pas de n’importe quelle écoute. Il s’agit d’une écoute active, sans jugement préconçu. L’auditeur est d’abord là pour collecter des informations. Elles doivent être les plus objectives possible. Cela signifie qu’il faut les étayer de faits concrets permettant de les confirmer ou de les infirmer. Il ne s’agit pas ici de démontrer que l’on nous raconte des histoires, mais de vérifier que ce qui est dit correspond à la réalité concrète des choses et pas à des décisions qui ont pu être prises et ne jamais être mises en place.

En règle générale, l’audit n’est pas là pour juger d’une personne, l’audit est là pour comprendre comment un processus fonctionne réellement. Il s’agit d’abord de faits.

Mais l’audit ne s’arrête pas là. Il va prendre toute son utilité quand une analyse qualitative sera conduite sur la base de ces faits. Constater c’est bien, mais en tirer des conclusions sur les forces et les faiblesses c’est beaucoup mieux. Pour cela, il faut d’abord comprendre l’objectif de ce que le processus souhaite atteindre. En d’autres termes, il faut savoir où on souhaite aller. Il est alors possible d’évaluer si la route choisie par l’entreprise pour atteindre ce but est pertinente.

Il est donc nécessaire que l’auditeur ait plusieurs types de qualités. D’abord une écoute attentive et une qualité de questionnement pertinente. Il doit avoir un profond respect des interlocuteurs ce qui n’empêche pas d’aller au fond des choses. Il est indispensable également qu’il ait un référentiel. L’audit n’est pertinent que si l’auditeur a de l’expérience sur un domaine. Pour ma part, je fais beaucoup d’audit de poste client, j’ai ainsi vu beaucoup d’entreprises et beaucoup de pratiques différentes. Ce référentiel sert lors de mes audits pour mesurer ce qui est fait par rapport à ce qui pourrait l’être.

L’audit n’est pas simplement de donner une opinion étayée sur ce qui est fait, c’est également de faire des propositions sur ce qui pourrait être fait pour améliorer les points faibles et renforcer les points forts. Ici encore, il ne s’agit pas de juger les personnes, même si ces personnes ont bien entendu un rôle. Il s’agit de faire des propositions concrètes pour permettre à l’entreprise d’avancer sur son problème.

L’audit est donc un des outils qui est à la disposition des entreprises pour analyser une situation et prendre des décisions. Elle doit être conduite par un auditeur expérimenté, disposant d’un référentiel. L’auditeur doit être objectif et doit appuyer tous ces constats sur des faits concrets, vérifiés et avérés. Il doit avoir un grand sens de la communication et un profond respect pour ceux qu’il va auditer. Son indépendance, son expérience, sa capacité d’écoute, d’analyse et de synthèse lui permettront de faire une photographie exacte de la situation et de proposer des solutions pertinentes.
 

 

Michel Pivot (23 juin 2015)
DAF Evolution
 

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