Dans
les entreprises d’une taille importante (chiffre d’affaires supérieur à 100
M€), il existe assez fréquemment un service audit interne. Si les groupes
jugent utile d’investir sur ce type de service, c’est qu’ils en voient une
utilité pour l’amélioration de leur efficacité. Une PME n’a pas les moyens de se payer ce type de service, mais cela ne
signifie pas qu’il ne peut pas y avoir d’audit. Voyons alors comment cela
peut fonctionner :
L’audit doit servir à comprendre une
situation avec ses forces et ses faiblesses.
Elle n’est pas là pour sanctionner, mais
elle est là pour aider à construire. Cela ne signifie pas que si l’audit
aboutit à des conclusions désastreuses, il n’y aura pas de sanction, mais son
optique est de trouver des solutions.
L’intérêt
de l’audit est de faire intervenir quelqu’un
qui va apporter un œil neuf. L’auditeur ne doit pas être impliqué dans la
situation pour deux raisons : il ne doit pas être juge et partie, et il
doit aborder la situation sans aucun a priori. Cette personne peut-être quelqu’un
qui est interne à l’entreprise. Dans ce cas, il doit comprendre les mécanismes
de l’audit, ce qui ne signifie pas qu’il doit être un auditeur professionnel.
Mais il doit comprendre que l’audit est
comme une enquête policière : elle doit être basée sur des faits. Il
est aussi possible de recourir à un cabinet spécialisé. Cela est absolument
nécessaire si la compétence n’existe pas en interne. Cela peut être utile pour
disposer d’un avis a priori complètement neutre.
Que l’auditeur
appartienne à la société ou soit un cabinet externe, il y a des règles qui me
semblent immuables. La première et la
plus fondamentale est le respect de l’audité. Nous ne sommes pas là pour le
juger, mais pour analyser une situation, dans laquelle il a sans doute une part
de responsabilité, mais ce qui nous intéresse c’est de comprendre cette
situation. Ce respect permet également d’établir une relation de confiance, ou
en tout cas de non-méfiance. En effet, l’audit se passera d’autant mieux que
les informations seront les plus disponibles possible.
Le
second point important c’est qu’un audit se construit sur des faits. Avant de
pouvoir émettre une quelconque opinion, il faut s’assurer de la réalité de la
solution. Il est donc important de
documenter les constats qui sont faits. Il est également essentiel de recueillir un maximum de
témoignages différents, à la fois des personnes impliquées directement,
mais également de ceux qui le sont indirectement. Ces témoignages seront
vérifiés avec des faits concrets. Il est clair ici que si l’audité connaît bien
ce type de situation, il est en mesure de comprendre toutes ces implications et
de poser les bonnes questions. Cette
qualité de questionnement est également indispensable.
Pour
terminer, il est donc nécessaire que l’auditeur soit quelqu’un d’ouvert,
expérimenté, d’un rapport simple et ne se prenant pas la tête, ni celle des
autres. Il doit avoir un esprit d’analyse avec le sens du questionnement. Il
doit également pouvoir faire la synthèse de ce qu’il entend, constate et
vérifie. Enfin, il doit être dans la
construction, car un audit n’est vraiment utile que s’il débouche sur des
solutions.
Michel
Pivot (7 juillet)
DAF Evolution
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