mardi 5 juillet 2016

Prix de revient: difficultés courantes

Que vous soyez dans l’industrie ou les services, la connaissance de vos prix de revient est absolument indispensable à votre bonne gestion et à la survie de votre entreprise. C’est une évidence, mais l’expérience montre que malheureusement, un grand nombre d’entreprises ne les maîtrise pas. Voyons quels sont les problèmes : …

Le premier problème, que l’on trouve en particulier dans les petites entreprises TPE ou PME, c’est de se fier à son expérience. Ce n’est pas parce que l’on a toujours travaillé dans un même secteur ou une même entreprise que l’on estime bien ses prix de revient. Pourtant, bon nombre de dirigeants se fient à leur expérience et à leur instinct. Cela aboutit souvent à des catastrophes. Même si l’activité est simple, il est nécessaire de procéder à des calculs, sur la base des données financières et en tenant compte des processus de production.  

Le deuxième problème est lié aux erreurs de calcul en raison d’une incompréhension de ce que signifie un prix de revient. L’exemple le plus frappant est le coût horaire des salariés. Il s’agit de diviser le coût du personnel concerné par le nombre d’heures. Il n’est pas rare que le nombre d’heures pris au diviseur soit le nombre d’heures payées au salarié. En réalité, il ne faut prendre en compte que les seules heures de production. En effet, ce sont les seules heures que l’entreprise est à même de vendre. Pendant les autres heures, le salarié ne produit pas parce qu’il est en vacances, en arrêt, en formation, etc. Vous voyez que si les heures produites sont moins nombreuses et donc le coût horaire est dans ce cas plus élevé. L’erreur peut donc avoir des conséquences graves. 

Le troisième problème est lié à la complexité. Il est normal que le calcul de prix de revient soit complexe si le produit l’est. Ce qui rend les choses encore plus compliquées c’est de rechercher une précision « parfaite ». Cette difficulté vient des coûts indirects. Les coûts indirects ne sont pas liés à un seul produit. Si on souhaite les intégrer dans le prix de revient, il va falloir les répartir entre les différents produits concernés. Plus on souhaitera affecter de coûts indirects, plus il faudra répartir. Dans certains cas, la répartition est assez facile, mais dans d’autres c’est compliqué. Il peut être utile de ne pas intégrer tous les coûts indirects, et de raisonner en marge de contribution. Cela signifie que l’on va demander que la marge sur le prix de revient soit suffisamment importante pour couvrir l’ensemble des coûts non affectés. 

Le quatrième problème est lié à l’humain. Il est particulièrement important quand il s’agit de répartir des coûts indirects surtout si la part variable des salaires est d’une façon ou d’une autre liée à cette répartition. L’incompréhension, la prise en compte de son intérêt personnel peuvent entraîner des critères de répartition qui ne sont pas liés à la réalité de l’activité, mais aux rapports d’intérêts des parties prenantes. 

Le prix de revient est donc essentiel pour l’entreprise, car cela lui permet de bien définir ses prix de vente et donc de gérer sa rentabilité. Mais nous voyons qu’il existe de nombreux écueils, liés à des méconnaissances ou à des problèmes humains. Ici encore, l’entreprise a besoin de compétences de gestion, mais au-delà d’une volonté commune de piloter au mieux l’entreprise.
 

 

Michel Pivot (5 juillet 2016)
DAF Evolution
 

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