Le
gearing c’est un ratio du bilan qui compare la dette financière aux capitaux
propres de l’entreprise. Il permet d’évaluer la capacité d’endettement d’une
entreprise ou du point de vue du banquier le risque lié à la structure financière
de l’entreprise. C’est donc un peu abscond, et à ne pas aborder tous les jours.
Mais le sujet n’est pas sans intérêt et voici pourquoi :
Au fond
le gearing (en français : le taux d’endettement net), permet à
l’entreprise de savoir quel est son niveau d’endettement. Elle peut se comparer
aux autres entreprises du même secteur. C’est un élément qu’elle va prendre en
compte quand elle va décider d’investir.
En
effet tout investissement doit être financé. Deux options : soit je paie
cash avec des liquidités dont je dispose, soit je finance par de l’emprunt. Dans
le cas où la société a les deux options d’ouvertes, la question qui se pose à
elle c’est comment faire son choix, entre l’une l’autre ou un panachage des
deux.
Utiliser
le cash c’est en disposer. Si c’est le cas, il ne coûte facialement pas cher,
et peut-être mis en œuvre simplement, surtout si je suis le seul actionnaire,
je ne demande l’autorisation de personne. Mais ce cash risque de me faire
défaut si la conjoncture se retourne. Par contre dans tous les autres cas,
l’entreprise obtiendra du cash principalement par une augmentation de capital.
Les investisseurs attendent des retours sur leur investissement soit en termes
de dividendes, soit en plus-values. Les retours sont plus élevés que ce que
rapporte l’emprunt puisque le risque est plus grand. L’entreprise n’a pas
d’obligation de rembourser si cela se passe mal, mais l’exigence des
actionnaires devra être satisfaite d’une façon ou d’une autre !!!
S’endetter,
c’est aujourd’hui assez compliqué, d’autant plus lorsque vous n’avez pas de
cash. Dans la mesure où votre risque est estimé comme bon par la banque et que
l’investissement que vous voulez faire présente une bonne garantie, vous
obtiendrez le prêt. Bien sûr il faudra le rembourser, mais à un taux moins
élevé que la rentabilité attendue par les investisseurs (souvent vers 10%,
alors que l’emprunt sera plutôt vers 6% - chiffres purement indicatifs d’ordre
de grandeur). Par conséquent l’endettement coûte moins cher, que faire appel à
l’épargne.
Recourir
à l’emprunt c’est dégrader son gearing, mais finalement c’est moins cher
qu’augmenter son capital et verser plus de dividendes. Cela permet également de
conserver son cash pour faire face à des brusques changements de situation
(comme une ligne de découvert qui s’arrête). Toutefois trop de dettes finissent
par grever durablement à la fois le résultat et le cash de l’entreprise (il
faut bien rembourser). Il n’y a qu’à voir l’endettement de la France : le
poste de remboursement des intérêts constitue le plus gros poste du budget.
Comme
dans bien des choses : ne soyons jamais didactique, tout l’un ou tout
l’autre, mélangeons les genres (du cash et de l’endettement) dans le mesure
l’entreprise à la chance d’avoir accès au deux.
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