Qui
n’a pas entendu parler du LBO ? C’est devenu une méthode assez populaire
d’acquisition d’une société. LBO cela signifie Leveraged Buy Out, soit en
français, l’achat par utilisation d’effet de levier. Le principe est
simple : l’acquéreur emprunte de l’argent pour financer l’acquisition
d’une entreprise. En règle générale une holding est créée avec un capital réduit.
Cette holding s’endette et utilise l’endettement (effet de levier) pour acheter
la société cible. Le remboursement de la dette est réalisé par les dividendes
versés par la filiale.
Quels sont les avantages et les limites du LBO ?
Les avantages : principalement il permet d’acquérir une société avec une
mise de fonds faible. C’est l’argent procuré par l’endettement qui servira à
payer l’entreprise. Cette méthode ouvre les portes du rachat d’entreprise à des
entrepreneurs expérimentés mais avec peu de fonds. D’autre part sur le plan
fiscal, lorsque la filiale est détenue à plus de 95%, l’intégration fiscale
permet de compenser les profits réalisés par la filiale (la société rachetée),
avec les pertes de la
holding. La holding fait forcément des pertes car sa raison
d’être est l’acquisition de la
filiale. Elle doit rembourser l’emprunt. L’économie d’impôt
ainsi réalisée contribue à l’acquisition de la cible. Cela constitue
un deuxième effet de levier.
Les limites : ce système fonctionne quand l’entreprise achetée est
bénéficiaire, et verse des dividendes à la holding d’acquisition. Il faut donc
qu’elle dégage du cash afin de régler ces dividendes. Sans ce cash la filiale
ne peut pas verser les dividendes et la holding ne peut pas honorer ses
échéances de remboursement de dettes. La méthode du LBO ne s’adresse donc pas à
tous types de sociétés, car elle présuppose que la cible soit sur la durée du
LBO bénéficiaire et pourvoyeuse de cash. Le prix d’acquisition d’une société
dépend bien sur de ses résultats passés, mais également de ses perspectives
d’avenir. Il est important de bien évaluer ce prix d’acquisition puisqu’il
déterminera le niveau d’endettement et le montant des remboursements. Un prix
trop élevé provoquera des difficultés de remboursement.
Les risques : il existe dès lors que l’acquéreur a mal évalué la
capacité de remboursement de la
cible. Il concerne à la fois l’investisseur en capital et le
tour de table financier (principalement les banques). S’il s’avère, il aura
pour conséquence soit la mise en liquidation soit la prise de contrôle par les
créanciers. Pour éviter cela, la tentation est très importante de prendre des
décisions de gestion dont la seule motivation est la génération ou la
préservation du cash. Par exemple les plus gros salaires seront licenciés, sans
prendre en considération la perte d’efficacité pour l’entreprise. Ou bien la
recherche de développement sera stoppée, permettant des économies immédiates
mais hypothéquant l’avenir. Cette méthode, permet alors de générer le cash
nécessaire aux remboursements. Elle peut même donner facialement l’impression
d’une plus grande efficacité : la cible dégage plus de cash et plus de
résultats. Il faut alors vendre l’entreprise dans les 3 à 5 ans, souvent sous
forme de LBO. C’est ce qui est appelé les LBO secondaires ou tertiaires. Les
décisions de gestion prises lors du premier LBO entraîne sur le moyen / long
terme une perte d’efficacité de l’entreprise qui vont rendre l’entreprise moins
efficace en résultat et en cash.
Le
LBO est un formidable outil d’acquisition des entreprises dont la rentabilité
et le cash permettent d’utiliser l’effet de levier de la dette. Il faut cependant
être très attentif au prix d’acquisition et à la pérennité du cash sur la durée
de l’opération. Dans le cas de LBO successif, il faut s’intéresser aux
décisions de gestion qui ont pu être prises lors des LBO précédents afin
d’évaluer leur impact sur l’entreprise cible.
Que pensez-vous
du LBO comme outil d’acquisition d’une entreprise ?
Si je comprends bien cet exposé, le LBO vient grèver la capacité d'autofinancement de l'activité, puisque les profits dégagés sont prioritairement destinés à rembourser banques ou investisseurs.
RépondreSupprimerPour une entreprise rentable, y a t-il un intérêt autre que fiscal à cette pratique ?