Avec
la croissance de l’économie à zéro pour 2012, et sans doute pour 2013, le
nombre de défaillances d’entreprises va probablement augmenter. Il est
important de prendre toutes les mesures nécessaires pour se protéger. En effet
quand votre marge nette est de 5%, une créance impayée de 1000 €, vous obligera
à vendre pour 20 000 € afin de juste combler cette perte (20000*5%=1000 €).
L’assurance crédit est une solution mais jusqu’à quel point ?
Michel Pivot (19 février 2013)
Le
métier des assureurs crédit est de couvrir le risque d’impayé. C’est donc un
métier d’assurance prenant en compte l’évaluation du risque supposé d’un client
pour définir s’il sera assuré et jusqu’à quelle hauteur. Une prime vous sera
demandée qui tiendra compte de la nature de votre portefeuille clients et des
risques afférents. L’assurance donnée sur un client sera toujours lié à un
plafond d’encours. Au-delà de ce plafond il n’y a plus de garantie.
L’assurance
crédit est systématiquement demandée par les sociétés d’affacturage. Très
fréquemment le montant qui pourra être avancé par le factor correspondra au
plafond garanti par l’assureur. Le factor demande normalement une délégation de
la police d’assurance crédit pour s’assurer qu’il sera bien remboursé en cas
d’impayé.
L’assurance
crédit est donc une garantie contre le risque d’impayé, sachant que cette
garantie a un coût (entre 0,1 et 1% du Chiffre d’Affaires). Le remboursement
sera au mieux de 90% du montant hors taxe de la facture, dans la limite de
l’encours garanti pour ce client.
S’assurer
crédit n’empêche pas de faire le travail de fond suivant :
- Evaluer soi même le risque client et déterminer
l’encours que l’on souhaite attribuer à ce client. Il peut être supérieur
à celui garanti par l’assureur. En effet, en tant qu’entreprise vous
pouvez estimer que pour pouvoir bien travailler avec tel client, vous
devez fixer un plafond plus important que celui garanti. L’entreprise
décide d’auto-assurer l’excédent. Cela doit néanmoins être une décision
positive et non pas un dérapage incontrôlé faute d’un suivi.
- Disposer d’une procédure pour tout dépassement
d’encours, permettant à l’entreprise de réagir, soit en négociant un
plafond plus élevé auprès de l’assureur, soit de bloquer toute commande
future jusqu’à redescendre en dessous du plafond.
- Mettre en place une relance efficace pour réduire
le retard client et ainsi rester dans le cadre des plafonds d’encours
déterminés
- Résoudre les litiges clients qui bloquent les
règlements
- Disposer d’une procédure pour les impayés,
permettant à la fois de bloquer les livraisons au client, et permettant de
se faire régler au plus vite par le client ou par l’assureur
L’assurance
crédit est donc une solution que toute entreprise peut envisager. Elle a un coût
qui doit être comparé aux risques. Elle ne couvrira jamais à 100% vos créances
à la fois parce qu’elle ne vous rembourse qu’à 90% au maximum, et car elle
impose un plafond d’encours. Toutefois disposer de cette assurance crédit
n’empêche pas d’avoir des procédures internes pour gérer le poste clients.
Enfin n’oubliez pas que l’assureur peut décider du jour au lendemain de
supprimer un encours pour tel ou tel client voir telle ou telle catégorie de
clients (cela a été largement fait en 2008-2009). L’assurance crédit n’est pas
un blanc-seing. N’oubliez pas l’adage « aide-toi et le ciel
t’aidera ».
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