Vous
avez certainement entendu parler de point mort. Votre expert-comptable vous en
a sûrement parlé. Le point mort c’est
quand votre société atteint le seuil de rentabilité. C'est-à-dire le moment où votre entreprise devient rentable. Il est
important de comprendre comment cela se calcule, pour savoir comment s’en
servir. Voyons tout cela :
Le
calcul du seuil de rentabilité est en théorie assez simple. Il correspond au
moment où la marge dégagée sur vos charges variables couvre l’ensemble des
charges fixes de l’exercice. Cela
signifie que chaque vente additionnelle générera un résultat qui
correspondra à votre marge sur les coûts variables. Il est évident que plus
cette marge est atteinte tôt dans l’année, mieux cela est pour votre
entreprise.
Le
point mort peut se calculer pour l’ensemble de la société. Toutefois, en règle
générale, la société ne vend pas qu’un seul produit ou service. Il est donc
intéressant d’analyser la contribution de chacun à l’atteinte de ce seuil de
rentabilité. Bien entendu, le calcul est fortement impacté par les décisions
que vous prenez dans la répartition des charges indirectes. Il est donc
important que cette répartition soit faîte avec bon sens et le plus
correctement possible.
Pour atteindre le point mort le plus
rapidement possible, il faut baisser les charges fixes. A la limite, si vous n’avez que des charges variables,
le point mort est atteint dès la première vente, si toutefois le prix de vente
est supérieur aux charges variables. C’est d’ailleurs la recommandation que
l’on peut faire aux entreprises en création : pas de charge fixe. Il est
beaucoup plus difficile pour une entreprise en activité d’être dans une telle
situation, ne serait-ce que parce qu’il y a des loyers ou des salaires à payer
tous les mois.
Votre
rôle, en tant que dirigeant, est donc de connaître votre point mort. Vous devez
savoir comment il est calculé. Il s’agit
alors pour vous de voir comment il est possible de rendre variables certaines
charges fixes. Dans certains cas cela peut-être assez facile, en utilisant
la sous-traitance ou l’intérim. D’autres charges ne pourront que très
difficilement être variabilisées. Par exemple, les loyers de vos bureaux font
l’objet d’un bail. Cette charge sera difficile à rendre variable, mais vous
pouvez essayer de la faire baisser (locaux plus petits, locaux plus loin dans
une zone moins chère).
Rendre les charges variables n’a pas que
des effets positifs. Le contrôle que
vous avez sur ces charges est moins élevé. Par exemple : utiliser des
intérimaires pour un surcroît de travail peut être rentable, car cela vous
évite d’embaucher une ou plusieurs personnes à l’année, alors que vous en avez
besoin que quelques mois. Par contre, il sera difficile d’avoir toujours la
même personne. Elle devra gérer son propre agenda, ce qui implique que sa
motivation ne sera pas forcément en ligne avec ce que vous attendez.
Il
est donc important de connaître son point mort. Il est essentiel de savoir comment il est calculé pour savoir quels sont
les éléments sur lesquels on peut jouer pour le faire baisser. Toutefois
dans les actions à mener, il faut toujours mesurer les gains à court terme
(abaisser le point mort) avec les impacts à plus long terme (baisse de qualité,
de contrôle…). C’est en comprenant bien ces deux aspects que l’on peut agir
efficacement sur le seuil de rentabilité.
Michel
Pivot (24 février 2015)
DAF Evolution
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