mardi 10 février 2015

Les coûts et leurs comportements

En tant que dirigeant d’entreprise, il est très utile de comprendre comment se comportent les différents coûts qui composent vos prix de revient. Cette compréhension permet d’élaborer des stratégies pour en tenir compte ou pour les transformer. Vous me suivez? Alors, voyons de quoi il s’agit.

Le comportement des coûts c’est ce qui les caractérise. Il faut regarder comment ils évoluent par rapport au chiffre d’affaires. Il y a 3 catégories de base qui sont les suivantes :
* Les frais fixes : quel que soit le chiffre d’affaires réalisé, le coût reste identique. L’exemple typique est les locaux de production. Vous payez les loyers que vous fassiez beaucoup ou pas de vente. Vous avez donc intérêt à réaliser un chiffre d’affaires important. Cependant s’il devient trop important vous devrez alors trouver un deuxième entrepôt. Votre coût fixe augmentera d’autant. On peut alors parler de frais fixe en escalier, car chaque fois que votre chiffre d’affaires passera un palier, le coût augmentera.
* Les frais variables : ils sont proportionnels aux ventes. S’il n’y a pas de vente, il n’y a pas de frais. Un exemple typique est la matière première. Dans certains cas, il peut y avoir une certaine dégressivité, liée à la courbe d’apprentissage.
* Les frais semi-variables : ils ont une part fixe et une part variable. S’il n’y a pas d’activité, la société supporte quand même un coût, mais celui-là ira en augmentant si les ventes augmentent. Typiquement, cela sera des salaires, comprenant un fixe plus un variable lié au nombre de pièces fabriquées. 

Pour l’entreprise, l’idéal est de n’avoir que des charges variables. En effet, s’il n’y a pas de vente, il n’y aura pas de coût. Cela est rarement possible, si ce n’est quand on constitue une société. Dans ce cas, il est d’ailleurs fortement recommandé d’avoir un maximum de charges variables. La plupart du temps, cela n’est pas possible. On peut néanmoins essayer de variabiliser le plus possible. Attention toutefois à la législation notamment sur les charges de personnel. En effet selon les modalités de paiement, le coût du personnel peut être fixe (pas de part variable), semi-variable (fixe plus un variable liée à la production) ou variable (ouvrier payé à la pièce). 

Une façon classique de variabiliser une charge est de sous-traiter l’activité. Cela s’est beaucoup fait dans l’informatique. Comme toujours, il y a des côtés positifs : charge variable, niveau de compétence plus élevé que ce que la société pourrait se payer en direct … Mais il y a également des inconvénients : transfert de savoir vers un tiers, moindre motivation des équipes, car leur agenda n’est pas le même que le vôtre.  

La société doit donc connaître le comportement de ses charges pour mener une réflexion sur comment elle veut les faire évoluer. Même s’il est vrai que l’idéal serait de n’avoir que des charges variables, dans la pratique cela est rarement possible. Il faut également bien comprendre quelles sont les charges centrales et essentielles pour l’entreprise. Pour celles-là, le plus important c’est la qualité de ce qui est fait. Dans ce cas, il faut accepter des charges fixes, si elles permettent de mieux contrôler, ce qui est essentiel pour l’entreprise.

 

 

Michel Pivot (10 février 2015)
 

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