Combien de faillites pourraient être
évitées, si les entreprises prenaient le soin de faire des prévisions de
trésorerie ? Je ne sais pas le
dire, mais certainement beaucoup, si on en juge par l’absence très fréquente de
ces prévisions. Pourtant tous les entrepreneurs vous le diront, sans
trésorerie, pas d’avenir. Alors est-ce si compliqué de faire des
prévisions ?
Vous
avez 2 types de prévisions. La première est faite au moment du budget.
Le budget c’est un compte de résultat, un bilan et des prévisions de cash. Ces
prévisions sont mensuelles pour l’année à venir. Elles permettent de définir
quels seront les besoins d’argent de l’entreprise sur la prochaine année. La deuxième est faite a minima, une fois
par mois. Elle s’étend idéalement sur trois mois. L’objectif est de savoir
semaine par semaine si l’entreprise va avoir besoin de trésorerie sur les 3
mois suivants. C’est de ces prévisions à
court terme que nous allons parler maintenant.
Faire
ce type de prévision n’est pas si compliqué que cela. Le prérequis est comme
indiqué dans notre article précédent, une comptabilité à jour. Vous allez vite
comprendre pourquoi. Ce type de prévisions comprend deux volets : les
encaissements et les décaissements.
Pour les encaissements, la prévision est relativement simple à établir dans son
principe. Il faut utiliser la balance
âgée client. Ce document indique quelles sont les factures qui devront être
réglées à quelle date. Il faut donc que votre comptabilité soit à jour pour que
toutes les factures soient enregistrées avec la bonne date d’échéance. Tous les
règlements reçus doivent également être comptabilisés. Les règlements doivent être
rapprochés des factures (le lettrage en terme comptable). Ainsi vous connaissez
les factures non réglées et quand elles devront l’être. Vous pouvez compléter
par votre carnet de commandes fermes qui vous permet de savoir quelles sont les
factures que vous allez émettre dans le mois et qui seront donc payables dans 3
mois. Le principe est donc simple. La complexité vient du fait que tous les
clients ne paient pas toujours à l’heure, d’où la nécessité d’une bonne
relance.
Pour les décaissements, il y a différents éléments à prendre en compte. Voyons
les principaux :
* Les fournisseurs : il faut là aussi utiliser la balance âgée fournisseur qui vous permettra de connaître les
factures à régler dans les 2 prochains mois. Pour le 3ième mois, il
faut utiliser ce que vous prévoyez d’acheter sur le prochain mois. Ces dépenses
seront à payer dans 2 ou 3 mois.
* Les paies : la partie fixe est facile à évaluer, puisqu’il s’agit toujours
du même montant. Pour la part variable, cela est plus compliqué. Pour être
précis, il faut utiliser le plan de charge de production. A défaut, vous pouvez
forfaitiser une part variable. Cela ne sera pas exact, mais vous aurez pris un
montant. Avec le temps et l’expérience, vous apprendrez à affiner.
* Les charges sociales : Vous avez estimé les salaires, les charges sociales sont
un simple calcul. Il faut simplement faire attention, car selon les entreprises
elles sont mensuelles et/ou trimestrielles.
* Les impôts : La TVA ne doit pas être négligée. Il faut tenir compte de
si vous êtes en TVA sur les débits : dans ce cas elle est due ou
récupérable le mois suivant l’émission de la facture. Si vous êtes sur les
encaissements, ce n’est que le mois suivant le règlement que la TVA sera
exigible ou récupérable. Pour les autres impôts, il faut suivre le calendrier
fiscal.
Vous
voyez qu’à partir du moment où votre comptabilité est bien tenue, vous disposez
de l’information pour établir des prévisions de trésorerie. Il est vraisemblable qu’au début, elles ne seront pas très exactes.
C’est normal, il y a beaucoup de paramètres à prendre en compte. Si vous analysez les écarts, vous
apprendrez d’où viennent les problèmes (ex : le client X qui règle
toujours en retard). Vous pourrez agir
sur eux pour les réduire, et mieux les prendre en compte pour éviter les
mauvaises surprises. Alors FAITES DES
PREVISIONS.
Michel
Pivot (17 mars 2015)
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