L’objectif
des banques est d’apporter à leurs clients des financements adaptés à leur
exploitation. Il est vrai que Bâle 3 vient contraindre cela, mais il n’en
demeure pas moins que les banquiers sont des commerçants et à ce titre mettent
en place des solutions pour satisfaire leurs clients. Le crédit de campagne est un de ces outils. Voyons de quoi il en
retourne:
L’activité
de toutes les entreprises n’est pas linéaire sur toute l’année. De nombreux secteurs d’activités ont un
chiffre d’affaires qui présentent une forte saisonnalité. Un producteur de
melons aura son chiffre d’affaires sur l’été, le marchand de jouets sur
novembre décembre … Cela signifie que leurs entrées de trésorerie seront concentrées
sur quelques mois. Par contre, il faudra qu’ils paient tout au long de l’année
leurs salaires et charges. Ils devront
financer leur exploitation et leurs stocks.
Nous
ne sommes pas ici dans le cadre d’un découvert classique qui dans tous les cas
est faible en montant. La société ne pourra pas mettre en place un affacturage
classique puisqu’elle n’a pas de facture à produire. Les crédits classiques sont donc inopérants ou peu efficaces.
C’est
pour cela que les banques ont mis en place le crédit de campagne. C’est une ligne de crédit qui va
permettre à l’entreprise de faire face à ces échéances pendant toute la période
où elle ne vend pas. Le remboursement sera fait au fur et à mesure des
ventes.
Il
est évident que du point de vue des banques ce type de crédit a un risque plus élevé qu’un affacturage. Il ne
sera donc pas mis en place sans un certain nombre de précautions. La première c’est
que l’entreprise soit capable de
produire des prévisions de trésorerie fiables. La deuxième c’est la
confiance que le banquier a dans l’équipe de management. La banque peut également prendre des garanties sur le stock dans la
mesure où un stock existe. C’est le cas pour les jouets, mais pour d’autres
activités dans le monde du service, par exemple, il n’y a pas de stock. Le
banquier pourra donc faire un nantissement du stock, ce qui lui permettra de
récupérer tout ou partie de ses avances en cas de défaut de l’entreprise.
L’avance peut être faite par avance de
trésorerie, par émission de billet ou par avance sur marchandise. Dans le premier cas, il s’agit de fonds mis à
disposition. Dans le deuxième, la banque émet un billet avec un montant et une
durée définie. L’entreprise présente ce billet, reçoit les fonds et doit les
rembourser à l’échéance. Dans l’avance sur marchandise, la banque va prendre en
nantissement les stocks et émettra son financement en fonction de ces stocks.
Elle sera remboursée au fur et à mesure des ventes et le nantissement sera
alors annulé.
Le
crédit de campagne est donc une solution adaptée aux entreprises qui ont une
activité saisonnière. C’est un crédit
relativement risqué pour les banques d’autant plus que l’activité financée ne
génère pas de stock. L’entreprise qui en fera la demande doit avoir établi
une relation de confiance avec sa banque. Elle doit être à même de montrer qu’elle
gère bien l’entreprise. Elle doit fournir des prévisions de trésorerie fiables.
Michel
Pivot (12 janvier 2016)
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