mardi 26 janvier 2016

Le crédit documentaire

Lorsque vous travaillez à l’export, que cela soit en tant que vendeur, ou en tant qu’acheteur, se pose toujours la question de la sécurité de la transaction. C’est pour cela que le crédit documentaire (le Credoc) a été mis en place. En tant qu’acheteur, vous pouvez également vous en servir comme levier de crédit. Voyons tout cela :

L’objet du crédit documentaire c’est de permettre à un fournisseur (le vendeur) qui fait une opération à l’export de s’assurer qu’il sera bien réglé. Ce processus n’est donc jamais utilisé pour une vente nationale. Il sera surtout utilisé pour des ventes avec des pays pour lesquels on estime qu’il y a un risque de défaut. Du point de vue du client (l’acheteur) ce crédit documentaire va sécuriser le fait que la marchandise lui est bien expédiée. Donc il ne va pas faire un paiement sans contrepartie. 

Pour sécuriser ce processus, il y a deux moyens principaux. Le premier, c’est l’intervention des banques qui vont garantir la transaction. Il y en a au moins deux : la banque de l’acheteur qui va ouvrir le Credoc. On parle de banque émettrice. La deuxième banque est celle du vendeur qui s’appelle banque confirmatrice. Le deuxième élément de sécurité est les documents qui sont spécifiés dans le Credoc et que le vendeur devra fournir pour pouvoir obtenir le paiement. 

L’acheteur va donc donner l’ordre à sa banque d’ouvrir le Credoc. Elle va notifier la banque du vendeur en spécifiant les conditions du Credoc. Cette dernière en informera le vendeur. Il peut alors produire les marchandises. Quand les produits sont prêts à être expédiés, il avise le transporteur. Il réunit tous les documents demandés dans le cadre du Credoc, les remet à sa banque (la banque confirmatrice). La banque les vérifie, les transmet à la banque de l’acheteur (la banque émettrice) qui peut alors procéder au paiement. 

Dans ce processus, la qualité des documents est essentielle, car s’ils ne sont pas parfaits, l’opération ne pourra pas se faire. On notera également que ce qui est vérifié c’est la conformité des documents et pas la qualité des produits. Toutefois, il est possible d’inclure dans les documents un certificat de conformité émis par un contrôleur indépendant. 

Un acheteur peut mettre une ligne de Credoc en place en demandant à sa banque de lui accorder un délai de paiement. Par exemple pour la Chine, il est possible de négocier un Credoc de 3 mois, qui couvrira largement le délai moyen de transport. Cela permettra au fournisseur chinois d’expédier la marchandise immédiatement, sans que le client français soit obligé de la payer avant le chargement sur le bateau. L’impact sur la trésorerie est donc aussi bien positif pour le fournisseur que pour le client. 

Le Credoc est donc d’abord un moyen de sécuriser une transaction internationale. Il peut également s’inscrire dans un financement court terme. Toutefois, il nécessite une grande vigilance sur les documents demandés et produits. C’est donc un système qui peut être lourd et qui nécessite dans tous les cas d’être vigilant. 

 

 

Michel Pivot (26 janvier 2016)
DAF Evolution
 

1 commentaire:

  1. Bonjour. En complément je vous propose également le site Credoc Info (www.credoc.blogspot.com).

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