Calculer
vos prix de revient c’est donc essentiel. Ce n’est pas une mince affaire et la première chose à comprendre c’est les
différents types de coûts. Nous l’avons déjà évoqué dans l’article
précédent, mais il nous paraît important de revenir sur ce thème plus en détail. Alors, voyons de quoi nous
parlons :
La
première chose à distinguer, c’est la différence
entre les coûts fixes et variables. Un coût
variable varie en fonction de la quantité de produits que vous faites. Pour
une table, il vous faut 4 pieds, pour 20 tables il vous en faut 80, et si vous
ne fabriquez pas de table, il ne vous faut pas de pieds A l’opposé vous avez les coûts fixes qui sont là que vous vendiez une
table, 80 ou zéro. C’est la location de l’atelier que vous payez dans tous
les cas. Une précision est cependant importante, en effet une charge est fixe jusqu’à un certain seuil de production. Si l’atelier
peut permettre de construire 1000 tables, si vous souhaitez en construire 1001
tables, il vous faudra louer de l’espace supplémentaire. Votre charge fixe
augmentera donc, et vous permettra d’absorber la fabrication de nombreuses
tables supplémentaires.
Cette
distinction charge fixe ou variable appelle deux remarques. Dans l’absolu,
il est plus intéressant d’avoir des charges variables que fixes, puisque
vous ne les aurez que si vous fabriquez et vendez. C’est d’ailleurs le conseil
que l’on peut donner à toutes entreprises qui démarrent : maximiser vos
charges variables. La deuxième remarque c’est qu’il est intéressant de connaître sa marge sur coût variable et le nombre de
chaises qu’il va vous falloir vendre pour couvrir vos charges fixes. Nous
parlons ici du seuil de rentabilité c'est-à-dire
le moment dans l’année où votre marge couvrira toutes vos charges fixes.
Chaque vente supplémentaire vous apportera du bénéfice. L’idéal est de l’avoir
le plus tôt possible dans l’année.
La
deuxième distinction est la différence
entre coût direct et coût indirect. Un coût direct peut être fixe ou
variable. Un coût direct peut être
affecté directement à un produit, car il ne concerne que ce produit. C’est
le cas des pieds pour la table, cela pourrait être le cas de la location de l’atelier
si vous ne fabriquez qu’une sorte de table. Dans le cas contraire, il s’agit d’une charge indirecte et vous devez
définir une clef de répartition pour attribuer à chacun des produits
fabriqués une quote-part de la charge de l’atelier. La qualité du choix de cette clef est essentielle, car elle va
impacter fortement votre prix de revient de chacun de vos produits. Une mauvaise répartition pénaliserait un
produit par rapport à l’autre.
L’objectivité n’est pas toujours facile dans le choix de la clef de répartition, car les intérêts des uns et des autres ne
sont pas forcément en ligne avec l’intérêt global de la société. De façon
un peu caricaturale, imaginez deux responsables de services qui sont intéressés
chacun sur la marge sur le prix de vente de deux produits différents. Chacun a
intérêt à ce que la répartition des charges indirectes soit la plus faible
possible pour son produit, permettant ainsi de maximiser la marge et donc la
part variable de son salaire. L’objectivité peut alors être mise à mal.
Bien maîtriser et bien connaître ses charges, savoir comment elles fonctionnent et comment elles se
rattachent aux produits vendus est donc essentiel. Le dirigeant doit bien comprendre cela, car dans bien des cas, il
sera amené à intervenir ou prendre une décision pour opter pour une charge fixe
ou variable ou pour le choix de la clef de répartition. Il pourra bien entendu
s’appuyer sur son contrôleur de gestion pour les entreprises qui en disposent.
Michel
Pivot (29 août 2017)
DAF Evolution
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