Pour
déterminer du prix de vente d’un produit il y a deux éléments principaux à
prendre en compte : le prix de revient du produit, et la valeur pour le
client. Dans cet article c’est le premier qui nous intéresse, le second sera
traité dans les semaines qui viennent, disons seulement que c’est le prix qu’un
client est prêt à payer pour le produit, en espérant que celui-ci soit plus
élevé que le prix de revient. Il est donc important de connaître son prix de
revient. Mais est-ce si simple ?
Michel Pivot (29 mai 2012)
Le
prix de revient est constitué de l’ensemble des charges, et frais direct ou
indirect qui ont contribué à la fabrication du produit ou du service. Pour tout
ce qui est les charges directes c’est facilement identifiable et par conséquent
évaluable. La comptabilité analytique dont nous avons parlé dans un précédent
article permet d’identifier ces charges.
Prenons
l’exemple d’une table en bois. Le bois, les chevilles, le vernis …. Qui servent
à la fabriquer sont des charges directes. Il est facile de savoir quelles
quantités et à quels prix. La main d’œuvre peut aussi facilement être connue
dans la mesure où l’ouvrier / compagnon remplit une fiche de temps, ou est
totalement dédié à cette fabrication.
Pour
les charges indirectes les choses se compliquent. Les charges indirectes ce
sont toutes les charges qui ne contribuent pas exclusivement à la fabrication
de la table. Par
exemple l’outillage, comme la scie circulaire qui a servi à découper les pieds
ou le plateau de la table, sert également à découper tous les autres morceaux
de bois qui rentrent dans les produits fabriqués par l’atelier. Il en est de
même pour l’électricité, le chauffage de l’atelier …
Certaines
de ces charges indirectes sont facilement attribuables à la fabrication de la
table grâce à une répartition. Le coût de la scie circulaire peut être réparti
en fonction du temps passé. Mais il faut mettre en place un processus qui va
permettre de mesurer le temps passé, et ce processus doit être fiable. Pour
calculer le coût de la scie circulaire, il faudra prendre le coût total de
cette scie et le répartir au prorata global des temps d’utilisation de cette
scie sur la période.
Vous voyez les choses se compliquent.
Plus
on souhaitera être précis dans le prix de revient plus il faut répartir les
charges indirectes et plus cela nécessite de l’organisation dans l’entreprise
et des moyens spécifiques pour cela. Les ouvriers doivent remplir une fiche
horaire fiable, cela leur prend du temps qui ne produit rien. Il en est de même
pour la scie circulaire et pour toutes les autres charges indirectes.
Il
faut donc peser le niveau de détail dont l’entreprise a besoin et le coût à mettre en face pour que
l’entreprise dispose des moyens nécessaires d’information pour calculer le prix
de revient. Rien n’empêche de calculer un prix de revient théorique (standard)
qui permettra d’avoir une idée précise. C’est ce que font les grands chefs
quand ils préparent une recette de cuisine. Ils ont une fiche avec tous les
ingrédients au gramme près et tout ce qui contribue à la préparation du plat. A
partir de cela ils peuvent établir le prix de revient standard et donc calculer
leur prix de vente.
Connaître
ses prix de revient est très important pour déterminer ses prix de vente et
décider si le produit peut avoir un marché. C’est un travail qu’il faut faire,
mais plus on va rentrer dans les détails, plus le risque d’une répartition
aléatoire augmente faussant le calcul de ce prix. Il faut décider jusqu’où on
souhaite aller et appliquer un taux de marge pour couvrir les charges qui sont
difficiles à répartir. Il faut également se donner les moyens de ses ambitions.
Si on souhaite être très précis, il faut consacrer le temps et l’argent
nécessaire à cette précision. Cela est relativement facile pour les grandes
entreprises, pour les PME, est-ce réellement nécessaire ?
Qu’en
pensez-vous ?
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