mardi 18 septembre 2012

Dette ou Capital deux modes de financement complémentaires




Le financement d’une entreprise est fondamental. Sans cash, la mort est assurée très rapidement, c’est un peu comme le sang de notre corps. Il ne nous fait pas bouger, penser … , mais s’il manque notre vie s’arrête dans un délai très bref. Le cash quand il est apporté par un tiers peut avoir deux origines principales : la dette ou le capital. Ces deux origines ont des conséquences sur les attentes des pourvoyeurs, mais elles permettent une complémentarité, voyons pourquoi :

 
L’actionnaire qui apporte du capital a toujours pour intérêt de recevoir en contrepartie du risque qu’il prend une part de la croissance de l’entreprise. Cela peut être sous la forme de dividendes ou de plus value lors de la cession. C’est lui qui prend le plus de risque, puisqu’il n’a aucune garantie et qu’en cas de fermeture de la société, il sera le dernier servi. Il y a de nombreux types d’actionnaires, de celui qui a investi toutes ses économies dans le projet de sa vie à celui qui a un détachement total, ne recherchant que l’intérêt financier. Pour l’entreprise l’apport en capital, est de l’argent qui ne sera rémunéré que s’il y a profit. Cela ressemble à de l’argent pas cher. Cela peut être le cas si l’actionnaire est très motivé par le projet. Toutefois le cas contraire est également possible. L’actionnaire souhaite alors des dividendes ou des plus values rapides. S’il représente une part importante de l’actionnariat, il a la possibilité d’infléchir les décisions de la société dans ce sens. Disposer de capital c’est disposer d’un cash stable car en principe  il reste dans la société. Le capital c’est donc du cash stable, mais avec un coût qui peut être élevé et des contraintes imposées par des actionnaires qui peuvent fluctuer au gré des évolutions de l’actionnariat. 

Le banquier qui apporte du financement sous forme de dette a deux intérêts contradictoires mais qu’il doit concilier. D’une part c’est un commerçant dont le métier est de vendre de l’argent, d’autre part c’est une entreprise qui travaille essentiellement avec l’argent de tiers qu’il devra rembourser. Il souhaite vendre, mais se doit d’être prudent. Sa rémunération ce sont les intérêts qu’il reçoit et qui rémunèrent à la fois son travail et son risque. Il va donc financer les entreprises qu’il croit solide. Il financera plus facilement des opérations pour lesquelles une contrepartie existe qui pourra éventuellement lui rembourser tout ou partie de son avance (une immobilisation comme une machine, une facture client due par un tiers assuré ou de qualité). Il a donc tendance à demander des garanties. Toutefois quand le contrat est signé, les règles du jeu sont connues : coût, modalités de remboursement, garanties. La dette c’est donc du cash qui doit être remboursée, avec des conditions fixées et connues à l’avance. 

Ces deux modes de financement sont dont parfaitement complémentaires. Le capital apporte la sécurité dans le montant qui reste dans la société, mais peut avoir un coût élevé en termes de dividendes et de stratégie d’entreprise. L’emprunt doit être remboursé mais ses conditions sont connues. Stabilité dans le montant ou stabilité dans le fonctionnement, ce sont deux sources de financement complémentaires que l’entreprise doit chercher à utiliser en comprenant les intérêts des apporteurs. Les banquiers veillent d’ailleurs à ce que le ratio d’endettement sur fonds propres ne dépasse pas un certain seuil (1 pour 1 est souvent bien perçu). 

 

Michel Pivot (18 septembre 2012)


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