Pour
faire croître votre société, il n’existe au fond que 2 solutions : la
croissance organique (l’augmentation de votre propre chiffre d’affaires) ou la
croissance externe. Pour cette dernière il est bien entendu nécessaire d’avoirs
les moyens financiers de procéder à une acquisition. Il faudra en effet payer
les actionnaires afin qu’ils consentent à vendre leur société. La transaction
est finalisée, vous êtes l’heureux propriétaire de la société, vous pensez que
vous avez fait le plus dur. Détrompez-vous, vous avez fait le plus facile.
Voyons pourquoi?
Acheter
une société ne présente en général un véritable intérêt que s’il est possible
de l’intégrer dans l’ensemble actuel. Il faut identifier les synergies et les
utiliser au maximum. Ce sont elles qui vont permettre d’améliorer les profits
et de développer le nouvel ensemble. Pour cela, l’élément clef, ce sont les
hommes. Vous pouvez décider ce que vous voulez, si les équipes ne sont pas prêtes
à les mettre en place, il est certain que vous n’obtiendrez pas ce que vous
souhaitez.
Il
faut bien comprendre que pour le personnel de la société reprise, cette vente
est souvent un choc. Il le sera d’autant plus qu’il n’était pas informé de la
transaction, que la société se portait bien et qu’elle était indépendante. On
se trouve, en fait, souvent confronté à un choc culturel. La première réaction
dans ce cas là, est en général le rejet, et le recroquevillement sur ce que
l’on connaît : son entreprise, sa culture.
Imaginez
qu’en plus, pour utiliser les synergies au maximum, on soit obligé de supprimer
des doublons. Cela signifie qu’il y aura des licenciements. Cela implique
également qu’il faudra choisir qui part et qui reste. Celui ou ceux qui vont
faire ce choix sont bien entendu salariés de la société qui a fait
l’acquisition. Il est plus que probable qu’ils licencieront des salariés de la
nouvelle filiale, tout simplement parce qu’ils ne les connaissent pas. Cela va
bien entendu avoir un impact fort sur l’adhésion de ceux qui restent au nouveau
projet.
La
clef du succès est pourtant que le personnel de la nouvelle filiale accepte de
jouer le jeu et voit cette acquisition comme une opportunité de faire des
nouvelles choses. Cela passe, on le comprend bien, par l’adhésion. La dimension
de la communication et la compréhension de la culture de l’autre sont des
éléments fondamentaux. C’est la dimension humaine et sa prise en compte qui vont
permettre la réussite du projet.
En
matière de fusion d’entreprise, le taux d’échec des fusions est de l’ordre de
50%. La greffe ne prend pas. Cela est en général catastrophique pour les 2
sociétés. Il n’y aura jamais bien entendu une garantie de succès, mais il est
essentiel d’intégrer la dimension humaine dès le début du processus
d’acquisition. Cela permettra éventuellement de ne pas faire le projet, car
l’écart culturel sera jugé comme trop important. Cela permettra également de
mettre en place le processus humain d’intégration qui est en fait la vraie clef
du succès.
Michel
Pivot (24 juin 2014)
DAF Evolution
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