En tant qu’entrepreneur, notre premier
souci c’est bien sûr de vendre. Plus
nous vendons, plus nous sommes heureux, car notre société marche bien. Cela est
bon bien sûr pour nous nos employés et tous ceux qui gravitent autour de l’entreprise.
Alors puisque l’objectif est de vendre, pourquoi
se poser des questions sur le crédit à faire à un client ? C’est en
quelque sorte se faire un nœud au cerveau. Nous
pensons qu’au contraire c’est absolument nécessaire. Voyons pourquoi :
Vendre,
c’est essentiel. En tant qu’entrepreneur, c’est une évidence pour moi. Mais, en
tant que financier, je sais que la vente
n’est réellement faite que lorsque le client m’a réglé. Jusqu’à ce moment-là,
j’ai engagé des dépenses pour produire, j’ai sorti de la trésorerie pour régler
mes fournisseurs, mes salariés, etc., mais rien n’est réellement rentré dans la
société. Lorsque le client me paie, alors l’opération est vraiment débouclée.
Que se passe-t-il si le client ne me règle
pas de façon définitive, par exemple car
il a fait faillite, ou il a disparu (cela arrive) ? Dans ce cas, tous mes coûts sont effectifs, puisque j’ai
produit, et je n’ai pas de recettes,
puisque ma vente doit être annulée dans la mesure où je ne serai jamais payé.
Prenons l’exemple d’une société qui a un
taux de marge sur vente de 30%. Si mon
prix de vente hors taxe était de 100, mon prix de revient est donc de 70. Donc ma perte est de 70. Pour simplement compenser cette perte, il
va falloir que je fasse un peu plus de 2 ventes. En effet sur chaque vente
je gagne 30. Avec 2 ventes, j’ai récupéré 60 de profit, ce qui reste en deçà de
mes 70. Il faut donc que je fasse 3 ventes ce qui me permet de récupérer 90 de
profits. Ma perte antérieure est donc bien couverte.
Imaginons
l’entreprise A qui vient de subir cet accident et l’entreprise B qui n’a que
des clients qui règlent. A fait 4 ventes
et son profit est de -70+90=20. B a
fait 4 ventes qui ont toutes été réglées, son profit est de 30*4=120. B
a gagné 6 fois plus que A. En admettant que les 2 entreprises aient les
mêmes clients, B étant organisé sur le risque crédit, elle ne fait pas la
première vente, elle ne vend donc que 3 produits. Son gain alors est de 30*3=90
soit 4,5 fois plus que A.
La
différence entre les deux sociétés c’est que B a mis en place une analyse du
risque client et essaie de vendre qu’à des clients qui sont solvables. L’objectif
de l’analyse du risque client est d’identifier le niveau de solvabilité du
client et de déterminer pour chaque client quel est le niveau d’encours
maximum que je suis prêt à avoir avec lui. Si dans le cas le plus extrême, le
client est jugé comme risqué, il n’y aura pas de vente faite avec lui sauf s’il
paie avant expédition. L’analyse du
risque crédit qui permet d’accorder un encours ne sera bien entendu pas une garantie à 100% qu’il n’y aura
jamais d’impayé, mais il constitue la
meilleure protection de l’entreprise contre le risque d’insolvabilité du
client. Il vaut mieux prévenir que
guérir.
Michel
Pivot (21 février 2017)
DAF Evolution
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