La comptabilité générale c’est celle qui nous permet de connaître la richesse de
l’entreprise (le bilan) et les profits générés sur la période (le compte de
résultat). Elle est régie par des
normes. En d’autres termes, l’entreprise n’est pas libre de comptabiliser
comme elle le souhaite. Elle doit appliquer des règles. Voyons pourquoi elles existent et ce que cela implique.
Les
règles existent, car les comptes issus de la comptabilité générale ne servent
pas qu’à l’entreprise uniquement. C’est sur
la base de ces informations que les partenaires de l’entreprise vont prendre
des décisions telles que je vends à mon client, je lui prête de l’argent ou
j’investis dans l’entreprise. Les partenaires souhaitent disposer d’informations
fiables et surtout comparables. Cette comparabilité est particulièrement
importante pour les actionnaires et les banquiers qui prêtent de l’argent à l’entreprise.
L’objectif des normes est donc de
fiabiliser les informations produites et de permettre leur comparabilité.
Les
normes sont nombreuses. En simplifiant, on peut dire qu’il y a les normes locales et les normes internationales. Pour les entreprises françaises, les normes
locales sont celles qui nous permettent de publier nos comptes en France et qui
vont permettre à l’état de taxer les entreprises. Les normes internationales, notamment utilisées pour les comptes
consolidés sont les IFRS (International
Financial Reporting Standards) Les IFRS sont assez proches d’autres normes
à vocation internationale comme les US
GAAP’s (Generaly Accepted Accounting Principles). Ces normes
internationales imposent des modes de comptabilisation qui peuvent être
différents des normes locales.
Prenons un exemple : les crédits-baux. Dans la norme
française, le crédit-bail est considéré comme une location et n’a pas d’impact sur le haut du bilan de l’entreprise.
La charge (le loyer payé) impacte le compte de résultat. Dans les IFRS, l’approche est totalement différente. Le crédit-bail est considéré comme une forme d’investissement.
Il va impacter le bilan, car l’opération
va être retraitée pour faire apparaître, d’un côté, l’immobilisation et de l’autre
coté, l’emprunt. Les IFRS estiment donc que le crédit-bail est en fait un investissement financé par emprunt. Le
loyer qui est versé est donc analysé comme l’amortissement du bien et le
remboursement de l’emprunt. Vous voyez que les deux approches sont complètement
différentes. Même si l’impact net sur le résultat sera identique dans les deux
cas, le positionnement de la charge au
sein du compte de résultat n’est pas identique. Il sera considéré comme des
frais généraux en norme française, et comme une dotation aux amortissements et
des frais financiers dans les IFRS. De plus, le haut de bilan est impacté
uniquement dans les IFRS.
Pourquoi
les IFRS font-ils le choix de retraiter un leasing comme un investissement. En
fait, la raison est simple, c’est de
permettre de comparaître les bilans de deux sociétés, quelle que soit leur mode
d’investissement. En effet, un crédit-bail, c’est bien dans la réalité un engagement
de l’entreprise, sur la durée du crédit-bail à rembourser un emprunt pour le
montant de la valeur initiale du bien moins sa valeur résiduelle (l’option d’achat).
L’application des normes a donc des
conséquences qui peuvent être importantes pour l’entreprise. Quand vous regardez les comptes d’une entreprise,
posez-vous la question du référentiel qui a été utilisé, et si vous n’êtes pas
familier avec ce dernier, demandez à un spécialiste de vous apporter les
éléments d’analyse qui vous permettront de mieux comprendre les éléments
financiers qui vous ont été communiqués.
Michel
Pivot (7 février 2017)
DAF Evolution
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