L’une
des composantes du BFR est constituée par les fournisseurs. C’est le crédit que vous font les
fournisseurs qui fait que votre trésorerie reste dans l’entreprise. Plus
les fournisseurs vous font crédit, meilleure est votre trésorerie puisque l’argent
reste chez vous au lieu d’aller chez vos fournisseurs. Donc, à première vue, il
faut régler vos fournisseurs le plus tard possible. Mais est-ce si simple ? Pas vraiment, voyons pourquoi?
Tout d’abord, rappelons qu’en France la LME (Loi de Modernisation de l’Economie) prévoie que les fournisseurs doivent être réglés en moyenne à 60 jours. Vous voyez donc que pour rester dans le cadre de la loi, vous avez déjà une limite.
Tout d’abord, rappelons qu’en France la LME (Loi de Modernisation de l’Economie) prévoie que les fournisseurs doivent être réglés en moyenne à 60 jours. Vous voyez donc que pour rester dans le cadre de la loi, vous avez déjà une limite.
Ensuite,
vos fournisseurs pour une bonne part
d’entre eux en tout cas sont assurés par
des assurances crédit qui accordent du crédit sur votre entreprise en fonction
de votre solidité. Il est évident que si vous réglez vos fournisseurs tard,
ceux-ci finiront par faire remonter l’information à l’assureur crédit, ne
serait-ce que pour se faire rembourser. L’assureur
crédit va prendre cela en compte et diminuer
le crédit qu’elle est prête à accorder sur votre entreprise. En d’autres
termes, elle va dire à votre fournisseur qu’elle vous assure pour un montant
plus faible, voire elle ne vous assure plus. La conséquence pour vous c’est que
ce fournisseur va vous demander de
régler plus vite, voire de régler au comptant. Vous constatez donc que
retarder votre paiement à vos fournisseurs n’est pas une solution réellement
envisageable. Mais par contre, il
est évident que vous devez faire
attention à bien négocier vos délais de paiement pour éviter de payer trop
tôt.
Si l’on
ne peut pas jouer sur le délai, il est possible
de jouer sur le montant. L’objectif ici est d’optimiser le montant de vos
achats. Cela aura pour conséquence de diminuer
votre poste fournisseur ce qui n’est pas excellent pour votre BFR, mais vous allez surtout réduire vos coûts
et donc améliorer votre résultat, ce qui va vous procurer de la trésorerie.
Cette diminution des achats a pour
conséquence la réduction de vos sorties de trésorerie.
Réduire ses achats signifie acheter mieux. Pour cela, il est nécessaire que vous ayez organisé votre processus d’achat pour
que seules quelques personnes au sein de l’entreprise puissent acheter. Vous
devez également avoir réfléchi et segmenté
vos fournisseurs pour définir quels sont les achats sur lesquels vous devez peser au maximum sur les prix et
à l’autre bout de l’échelle ceux sur
lesquels le prix n’est pas déterminant, car ils sont stratégiques pour vous
et pour la qualité de vos produits ou de vos services.
Les achats ont donc un impact direct sur
votre BFR. Votre marge de manœuvre sur
les délais de paiement est limité par la LME et les conséquences liées aux
assureurs crédit. Il faut néanmoins négocier
ses délais de paiement au plus juste. Il est plus important d’avoir une vraie politique d’achat,
avec des acheteurs désignés et une procédure. Il est également essentiel de segmenter ses achats pour définir ceux
pour lesquels le prix (le plus bas) est déterminant et ceux pour lesquels ce n’est
pas le critère de base. Vous pouvez donc constater que le lien entre le BFR et
les achats est essentiel. Qu’il repose surtout sur l’optimisation des achats ce
qui a également un impact sur votre résultat. Une fois encore cash et résultat sont les deux facettes d’une
même pièce.
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Michel Pivot (1 mai 2018)
DAF Evolution
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