Ca y
est, après plusieurs mois d’efforts vous avez réussi à décrocher un nouveau
client. Vous allez pouvoir vendre vos produits et augmenter votre chiffre
d’affaires. C’est MERVEILLEUX !!!, oui, mais vous êtes vous assuré que ce
client pourra vous payer ? Quel est le niveau de risque que vous êtes prêt
à prendre ?
Michel Pivot (2 avril 2013)
Rappelons
tout d’abord que si un client ne vous paie pas, vous perdez sur 2 plans. Tout
d’abord le cash : vous avez payé vos
fournisseurs, votre personnel. L’argent est sorti, mais il ne rentre
pas, et il n’y aura rien pour le remplacer, les banques ne sont pas là pour
cela. Ensuite le résultat : vous perdez pour le moins le montant des frais
variables engagés, c'est-à-dire tous les coûts qui ont été engagés directement
pour cette vente. Si ces frais représentent 30%, que votre vente HT est de
10 000€, vous perdez 3 000€. Il faudra donc faire des ventes
supplémentaires pour compenser juste cette perte. Des entreprises sont mortes
parce qu’un gros client avait fait défaut. Tout ne peut donc pas être permis.
Quand
une entreprise ouvre un nouveau client, elle doit absolument faire une analyse
de son risque. Cela signifie qu’elle doit se demander qu’elle sera la capacité
de ce client à régler ses factures. Cette analyse de risques peut être faite en
interne. C’est souvent le cas dans les entreprises d’une certaine taille
structurée sur le plan financier. L’étude se fait notamment sur la base de
l’information financière de l’entreprise et d’une appréciation du risque
secteur. Il est aussi possible d’acheter de l’information auprès de sociétés
dont c’est le métier (ex : Coface, Altares …).
Sur
la base de cette évolution l’entreprise va décider l’encours maximum autorisé
pour ce client et du mode de règlement. La question est d’importance car si le
client règle à 60 jours, que vous prévoyez de faire 10 000€ (TTC) de CA
avec lui par mois, il doit avoir un encours autorisé d’au minimum 20 000€.
Cela correspondra à votre risque maximum sur ce client. Risque d’ailleurs que
vous pouvez assurer auprès d’un assureur crédit (ex : Coface, SFAC …) à
condition qu’il partage votre analyse. En admettant que votre analyse et / ou
celle de votre assureur crédit est un encours de 10 000€ vous avez 4 choix
possibles : réduire votre volume de vente à 5 000€ mois, exiger qu’il
paie à 30 jours au lieu de 60, assumer le risque malgré tout, où ne pas faire
affaire avec ce client.
Cette
approche conduit à travailler en amont, dès la négociation commerciale, voire
même avant l’approche du prospect, pour définir ce que la société est prête à
faire avec ce client en matière d’encours autorisé, et de conditions de
règlements (délais et mode de paiement). Cela signifie également que les
commerciaux doivent comprendre l’importance de ces questions. Ils doivent être
formés sur ces sujets qu’ils ne connaissent pas, qu’ils jugent souvent peu
important voire qu’ils craignent. Enfin pour assurer leur motivation leur
rémunération doit comprendre pour le moins une part significative de leur
variable sur le chiffre d’affaires ENCAISSE.
Il
est évident que ce qui a été fait à l’ouverture du compte doit être actualisé
au minimum une fois par an. En effet vos clients, comme vous, connaissent des
hauts et des bas. Il faut donc adapter le niveau d’encours à leur situation du
moment. Enfin ces limites doivent être intégrées dans votre logiciel commercial
et doivent être bloquantes par défaut. Cela signifie qu’en cas de dépassement
le client ne pourra plus passer de commande, à charge pour vous de l’autoriser
après analyse.
Tout
n’est donc pas permis à vos clients. Vous devez absolument définir leur encours
maximum, leur mode et délai de règlement. C’est la seule façon préventive de
limiter vos risques ou en tout cas de pouvoir l’évaluer.
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