Un
budget cela ne se fait pas n’importe comment. C’est un exercice tellement
essentiel pour l’entreprise qu’il doit être fait en respectant un certain
nombre de règles. Il doit vous servir à fixer le cap pour l’année prochaine, et
à mesurer vos performances par rapport à ce que vous espériez. Pour cela le
budget doit comprendre quelques éléments essentiels :
Le compte de résultats mensualisé : il vous permet d’enregistrer le film des
évènements que vous escomptez sur l’année suivante (2014 en l’espèce). Sa
mensualisation est essentielle car votre activité n’est pas forcément linéaire,
ne serait ce qu’en raison des congés. Il est toujours établi en partant d’une
prévision des ventes. Ces prévisions doivent être réalistes et les moyens
nécessaires à leur réalisation doivent être prévus. Par exemple, il faudra un
nouveau commercial, ou une nouvelle machine pour produire. Du budget des ventes
découle celui des achats de production auquel il faudra ajouter tous les autres
achats (loyers et charges, fournitures, électricité …). Un autre budget
fondamental est celui du personnel. Vos équipes font fonctionner votre
entreprise, leur motivation et leurs aspirations sont essentielles pour votre
succès. Le budget doit essayer de les prendre en compte. Nous voyons bien déjà
que le budget est un exercice de compromis visant à trouver le meilleur
équilibrage.
Le bilan :
c’est une photographie de l’état du patrimoine de votre société au dernier jour
du budget. Si vous clôturez au 31 décembre, il s’agira de la photographie au
31/12/2014. La société s’est-elle enrichie ou appauvrie. Elle se sera enrichie
si le résultat prévisionnel est positif. Le budget va également nous indiquer
de quoi est constitué son patrimoine (l’actif du bilan) et à qui elle doit de l’argent
(le passif). Un budget des investissements doit être réalisé avec son pendant
le budget des financements. Les questions sont quels sont les investissements à
faire, comment seront-ils financés, quels amortissements sur 2014, quels
remboursements d’emprunt, quels frais financiers. On voit bien ici le lien
entre le bilan et le compte de résultats : les amortissements et les frais
financiers constituent des charges. Le lien avec la trésorerie est également
évident puisqu’il faudra financer l’investissement par le cash propre à l’entreprise
ou par emprunt.
Le tableau de trésorerie constitue le troisième élément du budget. Il n’est pas
toujours fait et pourtant c’est le plus fondamental. Il est mensualisé. C’est
ce tableau qui va vous permettre de savoir mois par mois si vous aurez
suffisamment de trésorerie pour payer vos salariés et vos fournisseurs. Il part
du compte de résultats prévisionnels mensualisé et prend en compte vos
conditions de règlements et d’encaissements pour définir ce que vous aurez à
payer chaque mois et ce que vous encaisserez en parallèle. Sont intégrés les
investissements et les financements (remboursement d’emprunts). Il vous permet
de connaître chaque mois ce que vous aurez en banque. Si votre banque est
déficitaire pendant un mois ou plus, vous savez que vous devez trouver une
solution interne ou externe.
* Interne : vous pouvez par exemple décaler un
investissement avec les conséquences que cela peut avoir sur vos ventes. Vous
pouvez également travailler vos encaissements clients.
* Externe : vous
pouvez voir votre banquier pour mettre en place une ligne de trésorerie
(difficile actuellement).
Les
trois documents du budget décrit ci-dessus sont tout aussi importants les uns
que les autres. Ils sont étroitement liés et doivent être établis ensemble. Le
tableau de trésorerie souvent négligé est FONDAMENTAL, car il vous permettra de
savoir si vous ne risquez pas de vous retrouver à court de cash. Le résultat c’est
bien, l’argent pour payer les salariés c’est encore mieux.
Michel
Pivot (3 septembre 2013)
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