mardi 29 octobre 2013

Crowdfunding : une autre source de financement

Qui n’a pas entendu aujourd’hui le mot crowdfunding ? La traduction littérale est le financement par la foule. En français, cela s’appelle le financement participatif. Le principe est simple un projet est proposé au public. Les personnes intéressées vont apporter une somme d’argent. C’est notamment le financement du disque du chanteur Gregoire qui a contribué à faire connaître ce type de financement. Voyons en quoi cela consiste :

Le financement participatif peut s’appliquer à tous types de projet : cela va du soutien à un projet artistique, la contribution à une association, l’apport de fonds à une entreprise … Dans le cadre de ce blog, c’est le financement de l’entreprise qui nous concerne. 

L’idée est simple. Elle a été favorisée par le développement d’Internet qui permet de créer des plateformes. Sur ces plateformes se trouvent d’une part les sociétés qui souhaitent des financements, et d’autre part les contributeurs qui croient dans le projet et veulent y contribuer. Aujourd’hui, les types de financements sont principalement le don, les fonds propres (acquisition d’action de la société) ou le prêt (mais théoriquement sans intérêt, sauf à ce que la plateforme ait les autorisations bancaires). 

En France, ce type de financement s’est élevé à 25 M€ en 2012. Mais la croissance est rapide avec un montant de 33 M€ sur le seul premier semestre de 2013. Le gouvernement souhaite que ce secteur se développe, comme cela a été le cas aux Etats-Unis où les montants investis sont au-delà du milliard de dollars.  

Le frein principal est une législation inadaptée qui a été faite pour le monde bancaire et pour lutter contre le blanchiment d’argent. Les sommes qui peuvent être apportées dans le cadre d’un financement participatif sont trop limitées. Les contraintes d’information de l’investisseur sont disproportionnées par rapport aux sommes investies. Cela limite de facto l’essor de ce type de financement. Il y a un projet de loi en cours d’élaboration, qui fait l’objet d’âpres discussions, car le lobby des banques n’est pas forcément très favorable à une législation qui ouvrirait par trop la concurrence. 

Il n’en reste pas moins que pour un entrepreneur, qu’il soit un créateur, une start-up ou une PME, le crowdfunding peut être une source de financement. Cela peut permettre de financer un projet précis comme l’investissement dans un équipement. C’est aussi une solution (au moins partielle) pour obtenir des fonds propres. 

Toutefois, ne considérez pas les investisseurs comme des joueurs. Ils ont droit à une information précise. Ils doivent comprendre à quoi va servir leur argent et ce qu’ils vont en retirer. Les plateformes qui se sont mises en place et qui sont sérieuses veillent à instaurer cette transparence. Elle constitue d’ailleurs la vraie garantie que vos investisseurs seront demain vos premiers soutiens. 

Les plateformes qui existent sont de plus en plus nombreuses. Vous en trouverez une liste sur le site de l’APCE. BPI France propose un accès à différentes plateformes sur le site http://tousnosprojets.bpifrance.fr/. 

L’investissement participatif est donc une source de financement externe que les entreprises ne peuvent pas ignorer. Aujourd’hui, il est peu important. Espérons que le législateur sera, pour une fois, éclairé et contribuera au développement de ce secteur. Entrepreneurs, n’oubliez pas que le développement dépendra également de la qualité de vos projets et du respect que vous montrerez à la foule de vos investisseurs.
 

 

Michel Pivot (29 octobre 2013)

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