A
chaque création de sociétés, il y a une ouverture d’un compte bancaire. C’est
la loi. Cela permet de déposer le capital. La banque est donc naturellement le
partenaire privilégié de l’entreprise. C’est d’abord vers elle que nous nous
tournons quand nous avons besoin d’argent. Mais la banque ne peut pas tout.
Voyons les règles du jeu :
La
banque a deux contraintes principales.
La première
inhérente à son métier : elle prête de l’argent qui pour l’essentiel ne
lui appartient pas. Par conséquent, elle a une obligation de prudence, puisqu’il
faudra qu’elle rembourse cet argent. D’un autre côté, elle doit faire du
business pour pouvoir générer de l’activité. Elle est donc prise entre la
volonté commerciale, et la gestion du risque.
La
deuxième contrainte vient des régulateurs, qui au fur et à mesure de certains
excès bancaires, ont mis en place des contraintes réglementaires. La dernière
en date s’appelle Bâle 3. Cet accord a plusieurs aspects, mais la conséquence
principale, c’est que pour faire le même volume de prêts, les banques doivent augmenter
leurs fonds propres. Cela ne se fait pas d’un coup de baguette magique. Le
deuxième point c’est qu’elles doivent ajuster leur mode de financement au mode
de prêt : un financement long terme, pour du prêt long terme, un financement
court terme pour du prêt court terme. Pas de financement court terme pour un
prêt long terme. Bâle 3 a pour conséquences de réorienter le financement des
banques vers les prêts adossés à un bien. Du coup, les banques prêtent moins à
court terme, et le font surtout dans le cadre de contrat d’affacturage
(adossement aux factures clients). Le moyen terme et le long terme posent moins
de problèmes, car ils servent à financer des opérations précises.
L’entrepreneur
doit prendre en considération ces deux contraintes. Elle signifie que, pour la
trésorerie court terme, il est plus difficile d’en obtenir. La première
conséquence: pour le financement moyen / long terme, il ne faut pas utiliser sa
trésorerie court terme, et aller rechercher du financement bancaire (ou autres :
subventions, investisseurs, crowdfunding …). Pour le court terme, la condition
du succès est double :
Travailler
sa relation avec sa banque : votre banquier n’est pas une personne qu’on
appelle lorsqu’on a un problème. Vous devez développer une relation de
partenariat avec lui, même si tous les trois ans vous n’avez pas la même
personne en face de vous. Un banquier se voit, minimum deux fois par an, pour
lui expliquer ses résultats et lui présenter ses budgets. Quand vous allez le
voir, vous devez parler de votre business, mais vous devez connaître également
vos chiffres. Faire rêver (aspect commercial), tout en étant professionnel (aspect
sécurité), sont les clefs d’une bonne relation.
Travailler
votre cash interne : on ne prête qu’aux riches !!! Il ne s’agit pas
pour vous d’être riche, mais de montrer qu’avant d’aller demander de l’argent
vous avez fait le nécessaire pour sécuriser l’ensemble de vos flux financiers :
gestion du risque crédit, facturation rapide, relance efficace, maîtrise des
stocks … Il y a tant à faire. Ce travail indispensable a deux avantages, il
réduit votre besoin d’argent. Il séduit votre banquier, car il se sent
sécurisé.
Le
banquier est un partenaire incontournable. Il ne peut pas couvrir tous les
besoins de l’entreprise. Il est de plus en plus exigeant en particulier sur le
court terme. Pour obtenir les financements que vous souhaitez, il faut que vous
soigniez votre relation avec votre banquier, et que vous travailliez en interne
pour optimiser votre argent. Même comme cela tout le monde n’obtient pas l'argent
nécessaire. Il faut se tourner vers d’autres sources de cash (bourse,
investisseurs, crowdfunding …).
Michel
Pivot (8 octobre 2013)
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