mardi 22 octobre 2013

Ouvrez, Ouvrez votre Capital !!!

On leur donne plusieurs noms : business angels, investisseurs, apporteurs de fonds. Peu importe leur nom, il s’agit de personnes ou d’entreprises qui décident d’apporter des fonds à une société. Ces fonds peuvent être du capital, complétés éventuellement par des prêts. Même si aujourd’hui les montants investis sont plutôt en baisse, cela reste une solution à envisager quand une société recherche des fonds. Voyons comment cela fonctionne.

Il faut d’abord bien comprendre pourquoi un investisseur décide de rentrer dans une entreprise. Nous ne sommes pas dans le mécénat. Nous ne sommes pas non plus dans les jeux de hasard. L’investisseur va mettre de l’argent dans une entreprise dans la mesure où il croit à la capacité de celle-ci de se développer. L’objectif est de gagner de l’argent à la sortie de l’opération. La sortie a lieu quand l’investisseur revend les actions qu’il avait acquises. L’opération peut également rapporter via des dividendes à condition toutefois que l’entreprise génère du résultat et des excédents de trésorerie. L’investisseur n’est pas toujours un expert du secteur de l’entreprise. Il doit également faire attention à ne pas s’immiscer dans la gestion de l’entreprise. Sa responsabilité pourrait être alors recherchée en cas de problème de la société, et lui coûter bien plus que le capital investi. 

Toutes ces contraintes sont déterminantes dans le type de société que l’investisseur va choisir. Il faut d’abord une entreprise qui a un vrai potentiel de développement. Une société qui ne progresserait que de 1 ou 2% l’an n’est pas intéressante, car elle ne permet pas de générer suffisamment de plus value à la sortie. Des progressions de 10% ou plus vont intéresser d’éventuels investisseurs. 

La capacité de l’entreprise à générer du cash est aussi un élément important. D’abord parce que souvent la prise de participation se fait en partie via l’emprunt. Il faut donc que l’entreprise génère suffisamment de cash pour rembourser l’emprunt. Cela lui permettra également de verser des dividendes. Enfin une entreprise excédentaire en cash et beaucoup plus attrayante pour des banquiers qui sont donc plus enclins à faire des opérations avec elle. 

L’investisseur doit comprendre et croire dans l’histoire que lui raconte l’entreprise. Cela signifie qu’elle doit expliquer clairement où elle veut aller et tous les moyens empruntés pour y aller. Parmi ces moyens, l’équipe de direction est un élément fondamental. Le projet et les hommes pour le mener sont essentiels. Cela est normalement expliqué dans le business plan. 

L’investisseur quand il a investi a des attentes fortes par rapport à la société. Il veut d’abord s’assurer que ce qui lui a été vendu se réalise bien. Si ce n’est pas le cas il veut comprendre pourquoi et quelles sont les actions à mener. L’investisseur va donc demander des remontées d’informations (reporting) régulières et lui permettant de suivre tout aussi bien les résultats que la trésorerie. 

L’investisseur enfin s’intéresse beaucoup à la sortie. Il n’a pas vocation à rester. Selon le type d’investisseurs au bout de 4, 5, 7 ans .. il sortira. Il ne rentrera pas dans une opération s’il ne sait pas comment il va en sortir. 

Tout cela montre bien que les investisseurs ne sont pas intéressés par tout type de société. Leur sélection est importante et si la société ne rentre pas dans ces critères, elle ne sera jamais retenue. L’entreprise qui reçoit un investissement doit également accepter les contraintes de l’investisseur notamment en terme de reporting, de résultats et de cash. Cela ne sert à rien de se plaindre après coup. Il ne faut pas rentrer dans une opération de cette nature si on n’est pas prêt à jouer selon les règles du jeu des investisseurs. 

Le financement externe par des investisseurs peut être une bonne solution, à condition que votre société en ait le profil et que vous soyez prêts à en assumer les conséquences. Cela concerne finalement une minorité d’entreprises, mais constitue pour elles une solution intéressante. 

 

 

Michel Pivot (22 octobre 2013)
 

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