mardi 8 octobre 2013

La banque un partenaire indispensable, mais contraint

A chaque création de sociétés, il y a une ouverture d’un compte bancaire. C’est la loi. Cela permet de déposer le capital. La banque est donc naturellement le partenaire privilégié de l’entreprise. C’est d’abord vers elle que nous nous tournons quand nous avons besoin d’argent. Mais la banque ne peut pas tout. Voyons les règles du jeu :

La banque a deux contraintes principales.
La première inhérente à son métier : elle prête de l’argent qui pour l’essentiel ne lui appartient pas. Par conséquent, elle a une obligation de prudence, puisqu’il faudra qu’elle rembourse cet argent. D’un autre côté, elle doit faire du business pour pouvoir générer de l’activité. Elle est donc prise entre la volonté commerciale, et la gestion du risque.
La deuxième contrainte vient des régulateurs, qui au fur et à mesure de certains excès bancaires, ont mis en place des contraintes réglementaires. La dernière en date s’appelle Bâle 3. Cet accord a plusieurs aspects, mais la conséquence principale, c’est que pour faire le même volume de prêts, les banques doivent augmenter leurs fonds propres. Cela ne se fait pas d’un coup de baguette magique. Le deuxième point c’est qu’elles doivent ajuster leur mode de financement au mode de prêt : un financement long terme, pour du prêt long terme, un financement court terme pour du prêt court terme. Pas de financement court terme pour un prêt long terme. Bâle 3 a pour conséquences de réorienter le financement des banques vers les prêts adossés à un bien. Du coup, les banques prêtent moins à court terme, et le font surtout dans le cadre de contrat d’affacturage (adossement aux factures clients). Le moyen terme et le long terme posent moins de problèmes, car ils servent à financer des opérations précises. 

L’entrepreneur doit prendre en considération ces deux contraintes. Elle signifie que, pour la trésorerie court terme, il est plus difficile d’en obtenir. La première conséquence: pour le financement moyen / long terme, il ne faut pas utiliser sa trésorerie court terme, et aller rechercher du financement bancaire (ou autres : subventions, investisseurs, crowdfunding …). Pour le court terme, la condition du succès est double :
Travailler sa relation avec sa banque : votre banquier n’est pas une personne qu’on appelle lorsqu’on a un problème. Vous devez développer une relation de partenariat avec lui, même si tous les trois ans vous n’avez pas la même personne en face de vous. Un banquier se voit, minimum deux fois par an, pour lui expliquer ses résultats et lui présenter ses budgets. Quand vous allez le voir, vous devez parler de votre business, mais vous devez connaître également vos chiffres. Faire rêver (aspect commercial), tout en étant professionnel (aspect sécurité), sont les clefs d’une bonne relation.
Travailler votre cash interne : on ne prête qu’aux riches !!! Il ne s’agit pas pour vous d’être riche, mais de montrer qu’avant d’aller demander de l’argent vous avez fait le nécessaire pour sécuriser l’ensemble de vos flux financiers : gestion du risque crédit, facturation rapide, relance efficace, maîtrise des stocks … Il y a tant à faire. Ce travail indispensable a deux avantages, il réduit votre besoin d’argent. Il séduit votre banquier, car il se sent sécurisé. 

Le banquier est un partenaire incontournable. Il ne peut pas couvrir tous les besoins de l’entreprise. Il est de plus en plus exigeant en particulier sur le court terme. Pour obtenir les financements que vous souhaitez, il faut que vous soigniez votre relation avec votre banquier, et que vous travailliez en interne pour optimiser votre argent. Même comme cela tout le monde n’obtient pas l'argent nécessaire. Il faut se tourner vers d’autres sources de cash (bourse, investisseurs, crowdfunding …). 

 

Michel Pivot (8 octobre 2013)
 

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