mardi 11 juillet 2017

Affacturage - Les risques divers


Vous avez mis en place une gestion efficace de tout votre poste client avec une facturation solide, un risque et une relance bien gérée. C’est parfait, vous avez un bon dossier à présenter au factor. Mais, il va considérer d’autres risques, et sans en faire une analyse exhaustive, il est bon d’en examiner un certain nombre. Voyons trois risques à bien comprendre pour les maîtriser:


Le factor attache une importance toute particulière aux privilégiés. Dans le langage de la banque, cela signifie les organismes sociaux, et notamment l’Urssaf, mais pas seulement. Les organismes sociaux sont considérés comme des créanciers privilégiés ce qui leur permet de se faire payer leurs dettes en priorité. La peur du factor, c’est que le retard de paiement de ses privilégiés les entraîne à faire une action pour récupérer leur argent et qu’ils aillent chercher cet argent sur les créances clients. La banque aurait donc prêté au vu des factures, mais ne serait pas payée par les clients qui auraient déjà réglé les organismes sociaux. Pour l’entreprise, il est donc essentiel de disposer d’une comptabilité propre des charges sociales et d’être parfaitement à jour. Si vous avez des difficultés et que vous avez conclu un accord d’échéancier (avec l’Urssaf par exemple), la banque pourra toujours vous prêter, à condition que cet échéancier soir formalisé et respecté.

Le risque lié à la sous-traitance est également particulièrement suivi par la banque. Le sous-traitant peut, en effet avoir un droit de suite. Si vous ne le payez pas, il se fera payer directement par votre client, qui bien entendu, ne réglera alors pas votre facture. Ce droit de suite existe dans l’industrie. Pour que le risque soit avéré, il faut notamment que le sous-traitant connaisse le client final. Il faut également que la prestation qu’il fait soit identifiable et donc qu’il puisse dire quel produit cela concerne. Cela sera par exemple compliqué sur un produit fongible comme le sucre. Le factor va donc examiner la nature de la sous-traitance et va vérifier que vous n’avez pas de retard de paiement.

Le risque lié aux transporteurs. Les transporteurs bénéficient d’un régime tout à fait particulier depuis la loi Gayssot. Cette loi leur permet d’abord d’être payés à 30 jours, ce qui est plus favorable que la règle générale (60 jours en moyenne). Elle leur permet surtout d'aller récupérer leur créance directement sur le client final. Le risque est donc identique à la sous-traitance, sauf qu’il s’applique systématiquement d’autant plus que le transporteur connaît toujours le client final, puisqu’il l’a livré. Il est donc important pour la banque que vous ayez un bon suivi des transporteurs et que vous soyez à jour de leur règlement.


Vous voyez que dans l’analyse de votre dossier, le factor va considérer des risques, qui a priori paraissent moins évidents, mais donc on comprend la pertinence quand l’analyse en est faite. Les banques ont construit leur approche au travers de très nombreux cas qui leur ont permis de bien cerner leurs risques. Les comprendre est pour vous le meilleur moyen de vous mettre dans la meilleure position pour négocier. N’hésitez pas en amont à faire faire une analyse de votre situation par un spécialiste.

Pour en savoir plus sur l'affacturage et comment maîtriser son coût, je vous propose mon livre blanc sur ce thème. 



Michel Pivot (11 juillet 2017)
DAF Evolution

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