mardi 12 février 2019

Assurance ou pas assurance


En dehors des assurances obligatoires ou quasi obligatoires, que nous devons prendre comme l’assurance de responsabilité civile professionnelle, ou pour notre voiture, nous avons un espace de liberté dans les autres domaines.
 
Le risque d’impayé des clients est un domaine où l’entreprise dispose de cet espace. Dans nos responsabilités financières, nous sommes soit le décideur, soit le moteur derrière la décision qui peut être prise conjointement avec le DG et/ou le directeur commercial. Alors la question que nous devons nous poser est :
 
 
Assurance ou pas assurance ?

 
La réponse est : cela dépend.
 
D’accord, mais cela dépend de quoi ?

Il faut voir la question sous différents aspects : la typologie de clientèle, l’aversion au risque.
 
Clairement, prendre une assurance constitue un coût pour l’entreprise. Bien sût, en cas d’impayé du client, l’assurance prendra le relais en remboursant en grande partie la créance. Toutefois, si vous avez beaucoup d’impayés, son coût deviendra rapidement cher, voire exorbitant.
 
Donc, rappelons que l’assurance n’est pas là pour remplacer le travail que vous n’avez pas fait : un bon suivi de vos clients. Ceci étant rappelé, le choix de s’assurer dépend donc de :


La typologie de vos clients :

Cela signifie que pour prendre la décision d’assurer tout ou partie de votre portefeuille client, vous devez commencer par analyser ledit portefeuille. S’il comprend des clients dont la solvabilité est connue et reconnue comme solide, est-il vraiment nécessaire de les assurer ?

Probablement pas. Comme exemple de ces clients, nous pouvons citer la grande distribution, car leur modèle économique leur permet de disposer de trésorerie en permanence. Un autre exemple ce sont les sociétés du CAC 40, parce qu’elles sont tellement grosses que leur disparition provoquerait un tel séisme que les banques et le gouvernement n’ont pas intérêt à les laisser faire faillite. Il y en a bien d’autres, à vous de les analyser.
 
 
Il peut y avoir d’autres raisons de ne pas assurer vos clients ; par exemple, vous avez de très nombreux clients différents et chacun a un solde relativement faible. Dans ce cas, la perte sur un client ne vaut sans doute pas le coût de l’assurance. Mais, bien sûr, cela dépend de votre :
 
Aversion au risque :

Il s’agit ici d’une question qui dépend à la fois du DAF et de l’entreprise. Clairement si l’aversion est grande, la tendance sera d’assurer les risques même s’ils sont faibles. A l’inverse, l’entreprise peut avoir une vision, où elle est prête à assumer une partie du risque. Ainsi dans certaines entreprises, vous pouvez voir que dans la fiche client il y a deux zones d’encours autorisés. La première correspond au plafond garanti par l’assureur crédit. La deuxième correspond au plafond que l’entreprise accorde au client. La différence entre les deux est le risque que l’entreprise décide d’assumer seul.
 
La décision de prendre une assurance crédit est donc à prendre en prenant en compte deux éléments clefs : l’analyse du portefeuille client et l’aversion au risque.
 
Bien sûr, dans certains cas, cela peut vous être imposé par un partenaire extérieur. Cela est souvent le cas, lorsque vous avez un contrat d’affacturage. La banque accorde ce crédit, mais ne veut le faire que pour des clients garantis. L’aversion au risque des banques est souvent plus élevée que celui des entreprises.
 
 
Notre conseil, c’est dans tous les cas de bien analyser votre portefeuille client, afin de définir le périmètre de l’assurance au plus juste. N’oubliez pas que cela n’est pas gratuit.
 
Dans votre entreprise, comment décidez-vous d’assurer vos clients ? N’hésitez pas à me faire un commentaire.


Michel Pivot (12 février 2019)

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