mardi 13 mars 2012

Le redressement judiciaire, un outil pour qui sait s'en servir

Le redressement judiciaire sont des mots qui font peur. Nous pouvons le comprendre puisque c’est l’antichambre de la liquidation judiciaire qui signifie la mort de la société, la fin d’une aventure et souvent le début des problèmes au moins pour le personnel et souvent pour les dirigeants. Pour autant le redressement judiciaire peut également être une opportunité. Voyons pourquoi, et à quelles conditions.

 

En fait tout dépend du démarrage. Si l’entreprise connaît les mécanismes du redressement, elle va pouvoir s’en servir pour acheter du temps et se mettre en position pour redémarrer son activité. Pour cela il faut 2 conditions :
  • Anticiper : cela veut dire être pro-actif : quand son dirigeant s’aperçoit que les difficultés de trésorerie sont en train de devenir insurmontable, déclencher sans attendre les opérations pour la mise en redressement judiciaire. En d’autres termes cela peut se passer bien si c’est l’entreprise qui décide. Cela a tous les risques de se passer mal si c’est un tiers (ex : fournisseur) qui provoque la situation.
  • Organiser : cette situation difficile se vit d’autant mieux que dès le départ la société met en place les éléments qui lui permettront de franchir le cap. Il est essentiel d’apporter les éléments qui permettront à l’administrateur judiciaire et au tribunal de croire que l’entreprise peut continuer, éventuellement dans un format différent. En effet l’objectif du redressement est la sauvegarde de l'entreprise, le maintien de l'activité et de l'emploi et l'apurement du passif. 
L’entreprise doit donc se préparer et cela sur plusieurs plans :
  • Le cash : il est essentiel d’arriver au redressement judiciaire en disposant d’un maximum de cash. Pour cela, il ne faut malheureusement pas hésiter à différer les paiements des fournisseurs qui ne sont pas stratégiques. Le choix de la date est également important car les salaires sont garantis par l’AGS à la date d’ouverture de la procédure. L’entreprise peut donc faire l’économie d’un mois de salaire, ce qui est très positif pour le cash.
  • Le projet d’entreprise : La société doit être moteur et avoir défini comment elle compte poursuivre l’activité. Cela peut passer par une reprise, ou une continuation dans un format allégé. En effet le régime juridique spécifique permet à l’entreprise de ne pas avoir à payer immédiatement les créances antérieures à la décision judiciaire (une négociation sera ouverte), ni à poursuivre tous les contrats antérieurs.
  • La communication : Le redressement judiciaire est une période de stress très élevé. Il faut absolument que la direction de l’entreprise communique de façon pertinente autant en interne (vers les salariés) qu’en externe (vers les tiers). Cette communication permettra à l’entreprise de franchir plus facilement ce cap. A contrario l’absence de communication notamment en interne amènera des mouvements sociaux très préjudiciables au succès de l’opération. 
Il est essentiel de se faire entourer par des spécialistes qui connaissent tous les rouages de ce processus spécifique. Ils vont permettre à l’entreprise de bien préparer le dossier de demande de mise en redressement judiciaire. Ils vont expliquer à l’entreprise ce qui peut être fait, les enjeux des décisions à prendre.
 
Pour aller plus loin :
Michel Pivot (13 mars 2012)
DAF Evolution

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