Votre
comptable, votre expert-comptable, votre directeur financier peut-être vous
parlent de comptabilité, vous avez envie de partir en courant. Mais finalement
vous restez, il vous parle alors de comptabilité générale et analytique, c’est
un cauchemar !!! et pourtant derrière les mots, ce sont des systèmes
d’informations qui sont complémentaires et indispensables à l’entreprise.
Démystifions et expliquons.
La
comptabilité générale est obligatoire. En France, elle est fortement influencée
par les obligations fiscales qui imposent des règles dont on doit tenir compte.
Le non-respect de ces règles peut provoquer un rejet de comptabilité de la part
du fisc avec une taxation d’office. C’est un gros problème.
Elle
a un double objectif patrimonial et de résultat. C’est une comptabilité par
nature pour le compte de résultat. Par nature, implique que l’on comptabilise
dans un même compte de résultat toutes les charges d’une même nature. Ainsi les salaires
du personnel sont tous comptabilisés dans le poste personnel, sans tenir compte
de la nature du travail effectué (pour la production, la vente,
l’administration …). L’intérêt de cette approche est de permettre de comprendre
les principales composantes du résultat et en outre de comparer les entreprises
les unes au autres au travers de ratio.
La
comptabilité analytique est une comptabilité par destination. Elle n’est pas
obligatoire, et elle est très flexible. Son objectif est de rapprocher les charges
et produits concernant la même opération. Les salaires du personnel ne sont
plus comptabilisés dans un seul poste, mais sont éclatés selon leur
destination. Le salaire des ouvriers qui produisent, va être intégré dans les
charges de production et rentrera dans le calcul des prix de revient. Les
frais des commerciaux seront compris dans le coût de commercialisation au même
titre que les frais de publicité, le coût des salons …. Le coût de l’équipe
comptable fera partie des frais administratifs. L’objectif de la comptabilité
analytique est de permettre à l’entreprise de connaître très exactement ses
prix. C’est un outil de gestion pour l’entreprise.
La
comptabilité analytique se caractérise par sa grande souplesse. Ainsi une
machine sera amortie en comptabilité générale sur un nombre d’années
prédéterminé, et tous les ans le montant des charges sera identique. En
comptabilité analytique, cette même machine peut être amortie par rapport au
nombre total de pièces qu’elle est censée produire tout au long de sa vie.
Chaque année, l’amortissement correspondra au ratio du nombre de pièces
réellement produites par rapport au nombre total escompté. Chaque année,
l’amortissement sera différent des autres années.
Comptabilité
générale et analytique se complètent donc parfaitement. Quand le comptable
saisit une écriture, il va indiquer un compte comptable et un compte analytique.
Grâce à la puissance de nos outils informatiques, nous pouvons arriver à
décomposer une opération de façon fine, et ainsi répartir une même charge entre
différents comptes analytiques. Il faut toutefois raison garder, couper les
cheveux en quatre peut intellectuellement être très bien, mais concrètement ne
pas apporter un vrai bénéfice. Plus l’analytique est détaillée, plus elle est
censée être précise, mais en réalité, la part de l’arbitraire va en augmentant.
Pour reprendre mon exemple d’amortissement au nombre de pièces. Ce système est
très bien sur le papier surtout si vous savez bien estimer le nombre total de
pièces que la machine va produire. Mais cela n’est pas si simple à faire.
Comptabilité
générale et analytique sont donc toutes les deux très utiles. Elles doivent
produire le même résultat ou pour le moins deux résultats qui peuvent être
rapprochés. Attention toutefois, pour la comptabilité analytique, sa qualité
dépend de la qualité des choix de répartition que l’on fait. Plus cela devient
compliqué, plus c’est lourd à gérer, plus les risques d’erreurs existent.
Michel Pivot (22/5/2012)
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