mardi 29 mai 2012

Le prix de revient jusqu’où aller

Pour déterminer du prix de vente d’un produit il y a deux éléments principaux à prendre en compte : le prix de revient du produit, et la valeur pour le client. Dans cet article c’est le premier qui nous intéresse, le second sera traité dans les semaines qui viennent, disons seulement que c’est le prix qu’un client est prêt à payer pour le produit, en espérant que celui-ci soit plus élevé que le prix de revient. Il est donc important de connaître son prix de revient. Mais est-ce si simple ?



Le prix de revient est constitué de l’ensemble des charges, et frais direct ou indirect qui ont contribué à la fabrication du produit ou du service. Pour tout ce qui est les charges directes c’est facilement identifiable et par conséquent évaluable. La comptabilité analytique dont nous avons parlé dans un précédent article permet d’identifier ces charges. 

Prenons l’exemple d’une table en bois. Le bois, les chevilles, le vernis …. Qui servent à la fabriquer sont des charges directes. Il est facile de savoir quelles quantités et à quels prix. La main d’œuvre peut aussi facilement être connue dans la mesure où l’ouvrier / compagnon remplit une fiche de temps, ou est totalement dédié à cette fabrication. 

Pour les charges indirectes les choses se compliquent. Les charges indirectes ce sont toutes les charges qui ne contribuent pas exclusivement à la fabrication de la table. Par exemple l’outillage, comme la scie circulaire qui a servi à découper les pieds ou le plateau de la table, sert également à découper tous les autres morceaux de bois qui rentrent dans les produits fabriqués par l’atelier. Il en est de même pour l’électricité, le chauffage de l’atelier … 

Certaines de ces charges indirectes sont facilement attribuables à la fabrication de la table grâce à une répartition. Le coût de la scie circulaire peut être réparti en fonction du temps passé. Mais il faut mettre en place un processus qui va permettre de mesurer le temps passé, et ce processus doit être fiable. Pour calculer le coût de la scie circulaire, il faudra prendre le coût total de cette scie et le répartir au prorata global des temps d’utilisation de cette scie sur la période. Vous voyez les choses se compliquent. 

Plus on souhaitera être précis dans le prix de revient plus il faut répartir les charges indirectes et plus cela nécessite de l’organisation dans l’entreprise et des moyens spécifiques pour cela. Les ouvriers doivent remplir une fiche horaire fiable, cela leur prend du temps qui ne produit rien. Il en est de même pour la scie circulaire et pour toutes les autres charges indirectes. 

Il faut donc peser le niveau de détail dont l’entreprise  a besoin et le coût à mettre en face pour que l’entreprise dispose des moyens nécessaires d’information pour calculer le prix de revient. Rien n’empêche de calculer un prix de revient théorique (standard) qui permettra d’avoir une idée précise. C’est ce que font les grands chefs quand ils préparent une recette de cuisine. Ils ont une fiche avec tous les ingrédients au gramme près et tout ce qui contribue à la préparation du plat. A partir de cela ils peuvent établir le prix de revient standard et donc calculer leur prix de vente. 

Connaître ses prix de revient est très important pour déterminer ses prix de vente et décider si le produit peut avoir un marché. C’est un travail qu’il faut faire, mais plus on va rentrer dans les détails, plus le risque d’une répartition aléatoire augmente faussant le calcul de ce prix. Il faut décider jusqu’où on souhaite aller et appliquer un taux de marge pour couvrir les charges qui sont difficiles à répartir. Il faut également se donner les moyens de ses ambitions. Si on souhaite être très précis, il faut consacrer le temps et l’argent nécessaire à cette précision. Cela est relativement facile pour les grandes entreprises, pour les PME, est-ce réellement nécessaire ?

Qu’en pensez-vous ?


Michel Pivot (29 mai 2012)

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