mardi 8 mai 2012

Le principe de précaution : application à l’entreprise




Dans l’entreprise, le premier domaine d’application du principe de précaution c’est la comptabilité. Il est appelé principe de prudence et il demande l’enregistrement de tout évènement qui risque de diminuer la valeur de l’entreprise. A titre d’exemple dans une entreprise qui a du stock, on va constater une provision pour le stock ancien. L’entreprise va donc diminuer la valeur de ce stock, car elle estime qu’il existe un risque de ne pas vendre se stock ou de le vendre à un prix moins élevé.

En dehors de la comptabilité quel est l’intérêt du principe de précaution pour l’entreprise ?



C’est une question qui s’adresse à un monde plus large que l’entreprise puisque nos gouvernants ont inscrit ce principe dans notre constitution (en février 2005). Dans cet article il ne s’agit pas de discuter du bien fondé de l’inscription de ce principe dans notre constitution, mais, sans ignorer l’impact légal, de voir son impact sur l’entreprise

Si nous résonnons par l’absurde, l’application stricte du principe, empêcherait quasiment toute activité entrepreneuriale. En effet, l’objet même de l’entreprise est de créer une activité dont les possibilités de succès sont incertaines. Il y a risque d’échec avec des conséquences pour l’emploi et pour le patrimoine. Donc pas d’entreprise, pas de capital risque …

L’approche par l’absurde met en évidence que derrière le principe de précaution, la vraie notion est l’appréciation du risque. En d’autres termes quel est le risque acceptable et celui qui ne l’est pas ? Cela nous fait rentrer dans des notions beaucoup plus subjectives, car la notion de risque est différente pour chacun d’ente nous. Entre le cascadeur et la maman d’un nourrisson, la vision du risque est radicalement différente. Il me semble toutefois qu’en face du risque il faut mettre la notion d’avantages.

L’entrepreneur crée une activité, et investit son argent, son temps pour la développer. Il a le risque d’échouer et de tout perdre, mais il a l’opportunité de gagner, en produisant un bien ou un service qui va satisfaire des clients. L’entrepreneur va faire son choix en mettant l’opportunité en face du risque. L’entrepreneur citoyen va ou devrait prendre en compte les risques pour ce qu’il engage à son propre titre, mais également pour ce qu’il engage pour les tiers. Les tiers sont bien entendus les partenaires de l’entreprise (actionnaires, personnel, fournisseurs, clients…). Ce sont également le public en général. Ainsi une entreprise pétrolière qui exploite un gisement en mer, courre le risque d’un accident avec la pollution qui sera dangereuse pour les riverains. Ce risque est connu. Il doit être pris en compte dans la décision de faire le forage. Doit-on pour autant s’abstenir de faire le forage ? Question simple mais la réponse va être différente selon :
·         Le lieu d’habitation proche ou éloigné
·         Le style de vie que l’on souhaite avoir : énergie abondante ou recherche de vie plus proche de la nature
·         L’optimisme que nous avons !
·        

Le principe de prudence, de mon point de vue, est la mesure du risque par rapport aux bénéfices. Trop de prudence empêche toute initiative. Trop de risque peut coûter très cher

Et pour vous où se situe la limite ?

Michel Pivot (8 mai 2012)

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