Dans
l’entreprise, le premier domaine d’application du principe de précaution c’est la comptabilité. Il
est appelé principe de prudence et il demande l’enregistrement de tout
évènement qui risque de diminuer la valeur de l’entreprise. A titre d’exemple
dans une entreprise qui a du stock, on va constater une provision pour le stock
ancien. L’entreprise va donc diminuer la valeur de ce stock, car elle estime
qu’il existe un risque de ne pas vendre se stock ou de le vendre à un prix
moins élevé.
C’est
une question qui s’adresse à un monde plus large que l’entreprise puisque nos
gouvernants ont inscrit ce principe dans notre constitution (en février 2005).
Dans cet article il ne s’agit pas de discuter du bien fondé de l’inscription de
ce principe dans notre constitution, mais, sans ignorer l’impact légal, de voir
son impact sur l’entreprise
Si
nous résonnons par l’absurde, l’application stricte du principe, empêcherait
quasiment toute activité entrepreneuriale. En effet, l’objet même de
l’entreprise est de créer une activité dont les possibilités de succès sont
incertaines. Il y a risque d’échec avec des conséquences pour l’emploi et pour
le patrimoine. Donc pas d’entreprise, pas de capital risque …
L’approche
par l’absurde met en évidence que derrière le principe de précaution, la vraie
notion est l’appréciation du risque. En d’autres termes quel est le risque acceptable
et celui qui ne l’est pas ? Cela nous fait rentrer dans des notions
beaucoup plus subjectives, car la notion de risque est différente pour chacun
d’ente nous. Entre le cascadeur et la maman d’un nourrisson, la vision du
risque est radicalement différente. Il me semble toutefois qu’en face du risque
il faut mettre la notion d’avantages.
L’entrepreneur
crée une activité, et investit son argent, son temps pour la développer. Il a le
risque d’échouer et de tout perdre, mais il a l’opportunité de gagner, en
produisant un bien ou un service qui va satisfaire des clients. L’entrepreneur
va faire son choix en mettant l’opportunité en face du risque. L’entrepreneur
citoyen va ou devrait prendre en compte les risques pour ce qu’il engage à son
propre titre, mais également pour ce qu’il engage pour les tiers. Les tiers
sont bien entendus les partenaires de l’entreprise (actionnaires, personnel,
fournisseurs, clients…). Ce sont également le public en général. Ainsi une
entreprise pétrolière qui exploite un gisement en mer, courre le risque d’un
accident avec la pollution qui sera dangereuse pour les riverains. Ce risque
est connu. Il doit être pris en compte dans la décision de faire le forage.
Doit-on pour autant s’abstenir de faire le forage ? Question simple mais
la réponse va être différente selon :
·
Le lieu d’habitation
proche ou éloigné
·
Le style de vie que
l’on souhaite avoir : énergie abondante ou recherche de vie plus proche de
la nature
·
L’optimisme que nous
avons !
·
…
Le
principe de prudence, de mon point de vue, est la mesure du risque par rapport
aux bénéfices. Trop de prudence empêche toute initiative. Trop de risque peut
coûter très cher
Et pour
vous où se situe la limite ?
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